Retour de Rome

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mardi 26 avril 2011

Ayant été à Rome durant la Semaine Sainte j’ai pu rencontrer un certain nombre de personnes venant de pays et de continents différents, et discuter avec eux des grondements actuels du monde. Je livre ici aux lecteurs quelques informations communiquées par ces personnes. Ces informations n’ont rien de confidentiel, les faits donnés sont publics mais n’arrivent pas, bien souvent, à la portée du public.

Un fait, qui m’a beaucoup surpris, est l’extrême vigueur du catholicisme en Asie. Vu d’Europe on a dû mal à se rendre compte de cette vitalité. Des étudiants de Hong-Kong m’ont ainsi rapporté qu’environ 3 000 personnes se convertissent tous les ans dans leur ville. En Corée du Sud la population chrétienne est estimée à 20% de la population totale. Là aussi les conversions sont nombreuses et régulières. De même au Japon, où de plus en plus de personnes demandent à recevoir le baptême, et cela en dépit de la forte culture shintoïste de l’archipel.

Une réunion aves des responsables libanais m’a permis de bénéficier d’une vision nouvelle du Moyen-Orient. Eux aussi rapportent qu’un bon nombre de musulmans se convertissent au catholicisme. A Beyrouth il y aurait 30 baptêmes par an. C’est, selon eux, un chiffre important, dans la mesure où les communautés ont tendance à rester figée. En Irak, en Syrie et en Jordanie les conversions sont aussi nombreuses bien qu’impossible à quantifier, du fait de la répression et des menaces de mort qui pèsent sur les chrétiens. L’importance des conversions, et des assassinats, est d’ailleurs confirmée par Joseph Fadelle. Ces mêmes Libanais ont aussi dit qu’ils n’étaient pas surpris par les émeutes qui ont lieu en Syrie. La Syrie est une dictature, tenue par le clan du président Al Assad. Son parti, le parti Baas, est construit sur le modèle des partis socialistes du temps de l’URSS. Le pays vit sous état d’urgence depuis 1963 : les regroupements sont interdits, les communications publiques fortement contrôlées.

Selon un prêtre vivant à Beyrouth l’origine des manifestations arabes est d’abord l’absence de liberté. Les populations se révoltent contre des régimes de terreur et d’asservissement. Il ne croit pas à la menace d’Al Qu’aida, qui est surtout un épouvantail dressé par ces régimes pour justifier leur terreur. Pour lui la victoire des Frères Musulmans en Egypte à l’automne prochain –qui ne fait aucun doute si les élections sont libres- ne serait pas catastrophique dans la mesure où le régime de Moubarak terrorisait déjà les chrétiens coptes. Pour eux il ne devrait pas y avoir de grand changement dans les difficultés de leur vie quotidienne.

Au contact de ces hommes venus de chez eux on se rend compte de l’insignifiance des analyses politiques servies par un bon nombre de journalistes qui sont passablement détachés des réalités décrites.

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