Les écoles libres en Angleterre

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dimanche 2 septembre 2012

Un article ancien, puisqu’il a un an, sur les écoles libres en Angleterre initiées par le gouvernement Cameron.

24 écoles libres à la rentrée 2011, et 100 écoles prévues à la rentrée 2012.

"Vingt-quatre « écoles libres », financées par l’État mais qui peuvent être gérées par les parents d’élèves, ouvrent leurs portes cette semaine au Royaume-Uni. Un concept qui suscite l’enthousiasme des parents et le scepticisme des syndicats, conservateurs par nature.

La création des « écoles libres » est laissée à l’initiative d’associations locales, de professeurs et même de parents d’élèves.

Les écoles libres sont une des promesses de campagne de David Cameron, dans le cadre de sa « Big society » basée sur un désengagement de l’État et une plus grande place laissée à la société civile. Ces établissements autonomes sont libres d’organiser leur enseignement comme ils l’entendent. Des écoles du même type, autonomes et financées par l’État, existaient bien déjà au Royaume-Uni (elles portent le nom d’« Académies »), mais elles ne pouvaient être ouvertes qu’à l’initiative d’organismes spécialisés, pas de citoyens."

Suite.

Quelques commentaires sur ce programme.

On ne peut que se réjouir de cette initiative libérale lancée en Angleterre. Le mouvement de Big society vise à donner moins de place à l’Etat, ou plus exactement de lui donner la place qui lui est dû, afin qu’il soit plus fort dans ses domaines régaliens. En contrepartie, c’est à la société civile de prendre en charge ce qui est de son ressort, ce qui permet de responsabiliser les citoyens et de limiter l’assistanat.

Pour connaître quelques Anglais qui ont des enfants dans ces écoles libres je peux dire qu’ils en sont pour l’instant très contents. Avant de lancer des critiques structurelles sur ce concept il faudrait au moins attendre quelques années (au moins cinq ans) pour voir comment celles-ci vont évoluer.

Deux objections sont faites contre les écoles libres : le risque de ségrégation sociale, et le risque de dérive confessionnelle.

Le premier risque n’existe pas, puisque la ségrégation sociale est déjà un fait, en Angleterre comme en France. Les écoles libres pourront maintenir une séparation ethnique des populations, mais surement pas la créer. De toutes façons la mixité ethnique est un vœu pieux, je ne connais aucun exemple où celle-ci a réussi. Il n’est pas certain d’ailleurs qu’elle soit souhaitable : les hommes se regroupent par affinité et par centre d’intérêt commun, pourquoi vouloir forcer des personnes qui n’ont rien en commun à vivre ensemble ? L’objectif est que les populations soient heureuses et que le pays fonctionne, pas que les ethnies soient mélangées.

Le risque de dérive confessionnelle est réel, mais largement amplifié. C’est un argument que l’on utilise pour torpiller les écoles libres. D’abord qu’appelle-t-on une dérive confessionnelle ? Dans une société laïciste, aller à la messe est, pour certain, une dérive confessionnelle.
Les cours de marxisme donné en économie, en histoire et même en littérature et en philosophie, ne sont-ils pas des dérives confessionnelles ?

Une école libre fonctionne comme une entreprise. Elle a besoin de clients pour vivre. Si une école fournit une mauvaise éducation, si elle raconte n’importe quoi (par exemple le créationnisme), elle n’aura pas beaucoup d’élèves, donc elle ne sera pas viable économiquement et elle fermera.

La liberté est un risque, toujours. Mais une société sans risque, c’est une société morte. Cessons de vouloir mettre du risque zéro, et surtout de combattre la liberté pour quelques cas isolés de dérives.

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