L’enfant étranger et le nazisme

L’enfant étranger, de Gertrud von Lefort, a la grâce des romans courts qui illuminent l’histoire du monde. Rien de plus vrai ne fut écrit sur ce que fut le nazisme en Allemagne, sur ses origines et son développement. A travers l’histoire de l’officier SS Jeskow, issu de l’aristocratie prussienne et ancien officier de l’armée impériale, c’est l’histoire de la tragédie d’un peuple qui s’écrit, un peuple qui a perdu son destin quelque part entre 1914 et 1918, et qui a sombré dans les régions du crime et de l’horreur, sans se rendre compte de sa trahison et de son dévoiement. Cette nouvelle, écrite en 1961 et heureusement publiée par les éditions Via Romana, a pour elle la grâce du style et la valse de la belle langue. Elle permet aussi de comprendre une époque, de comprendre un drame historique, de dévoiler, au lecteur impatient, les fils cachés de la tapisserie nazie. C’est aussi pour cela que l’on aime la littérature, pour nous dévoiler ce qui était caché.