Géopolitique du communisme

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jeudi 9 novembre 2017

Quand en octobre 1917 les bolcheviks se sont emparés du pouvoir, la plupart des observateurs européens n’imaginaient pas les causes nombreuses que ce nouveau régime allait provoquer. La révolution d’octobre était dans la continuité de celle de février, qui avait renversé un tsar affaibli que personne ne semblait vraiment regretter. La lecture des chroniques diplomatiques de Jacques Bainville publiées au cours de cette année montre que cet historien, très au fait de la Russie, analyse l’événement d’octobre dans sa continuité.

Ce n’est que plus tard que cet événement a été perçu comme une rupture, quand il est apparu aux yeux de tous que ce n’était pas seulement un nouveau régime qui avait pris le pouvoir, mais aussi une nouvelle idéologie. Les conséquences géopolitiques de l’arrivée du communisme furent multiples. En Europe, il contribua à l’arrivée au pouvoir du nazisme et du fascisme. Ces idéologies s’inscrivent dans l’histoire particulière de l’Allemagne et de l’Italie, mais elles se sont aussi développées à cause de la peur du communisme propagée dans certaines couches de la population. Populations qui n’ont pas vu, d’ailleurs, que le fond de ces idéologies était le même, à savoir le socialisme. C’est cette « guerre civile européenne » qu’a analysée l’historien allemand Ernst Nolte, dans un ouvrage qui fit beaucoup de bruits dans le monde intellectuel allemand. L’irruption du bolchévisme a donc fracturé l’Europe dès les années 1920. C’est une Europe coupée en deux qui a surgi de la Seconde Guerre mondiale, la partie ouest se rattachant irrémédiablement aux États-Unis pour éviter d’être mangé par Moscou.

Là aussi, la peur de l’invasion communiste, réelle quoiqu’amplifiée, a eu des répercussions géopolitiques : la construction européenne d’une part, l’inféodation aux États-Unis d’autre part. De l’autre côté du mur, c’est la peur agitée de l’invasion américaine qui a servi de justification à Moscou pour contrôler les territoires occupés. Le communisme provoqua une rupture artificielle et nouvelle entre Europe de l’Est et Europe de l’Ouest, qui demeure encore aujourd’hui dans les esprits. C’est aussi une des conséquences de la fin de l’empire autrichien, qui a laissé l’Europe centrale avec un ventre mou.

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