ADP et le patriotisme économique

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vendredi 22 mars 2019

La privatisation d’Aéroport de Paris relance les passions sur le patriotisme économique et l’étatisation des secteurs stratégiques. Pour beaucoup, ouvrir le capital d’ADP, c’est brader les bijoux de famille et laisser partir à l’étranger une entreprise qui gère un secteur stratégique pour la puissance française. Rappelons que l’ouverture du capital d’APD date de 2006, au moment où le gouvernement Villepin a transformé cette structure publique en société anonyme. Cela fait donc treize années qu’ADP se prépare au retrait de l’État, ce n’est donc pas vraiment une précipitation. ADP gère les aéroports de Roissy et d’Orly, qui figurent parmi les principaux aéroports d’Europe. ADP gère aussi 22 aéroports dans le monde. Soyons au moins logique et demandons la réciprocité : si l’on refuse que des capitaux étrangers entrent dans ADP, il faut aussi qu’ADP renonce à la gestion de ses 22 aéroports à l’étranger. Cela rappelle la RATP, qui refuse l’ouverture à la concurrence des lignes du métro parisien, mais qui gère les transports en commun de Londres. Jeanne d’Arc doit se réjouir que le blason de Paris figure sur les bus londoniens, via le logo de la RATP.

Cette passion soudaine pour ADP mêle plusieurs éléments. Tout d’abord, la gestion d’un aéroport est un actif stratégique majeur indispensable à la puissance d’un pays. Deuxièmement, seul l’État est capable de gérer un aéroport en conformité avec les intérêts stratégiques français. Troisièmement, aucune entreprise française n’est capable de gérer correctement un aéroport. Examinons ces présupposés.

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