Pourquoi j’ai quitté Twitter

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vendredi 31 mai 2019

Cela faisait plusieurs mois que je réfléchissais à l’opportunité de quitter le réseau social Twitter. Pourquoi ? Parce que trop de haine et d’attaques si déversent, souvent à partir de comptes anonymes, qui exercent une stratégie de l’intimidation et qui tombent en meute sur des cibles choisies. À chaque fois, les propos sont tronqués, déformés, sortis de leur contexte, pour alimenter la chasse à l’homme. Plusieurs de mes amis ont fait les frais des attaques d’intimidation. Récemment, on a parlé de la ligue du LOL, un groupement de journalistes qui harcelaient des personnes sur Twitter.

D’un côté donc des personnes qui interviennent à visage découvert, en essayant d’apporter du débat et de la réflexion, de l’autre des voyous anonymes qui insultent, attaquent, caricaturent et mentent. Le combat est inégal et asymétrique. Twitter devrait supprimer et interdire ces comptes anonymes qui propagent la haine. Je n’ai pas l’impression que le réseau agit réellement sur cela.

Moi-même j’ai été victime récemment de ce type d’attaque. J’intervenais sur LCP au sujet de la diplomatie du Saint-Siège. L’animateur de l’émission évoquait la Syrie, guerre tragique et horrible de cette décennie. L’un des invités rappelait les massacres et les crimes commis par le régime de Bachar al-Assad. Puis le journaliste me donna la parole pour compléter les propos de l’intervenant. Je dis bien compléter : il s’agissait donc d’apporter un complément et non pas de répéter ce qui venait d’être dit. Je rappelais donc que si le régime d’Assad est une dictature violente, il y avait en face l’État islamique, qui égorge les chrétiens et qui commet lui aussi des massacres. Et que donc, pour beaucoup de chrétiens et de civils, le régime d’Assad était vu comme un protecteur des populations. Ou pour le dire autrement, entre deux maux, ils ont choisi celui qui leur a paru le moindre : Bachar al-Assad.

Rappeler que l’État islamique est une structure criminelle qui a commis de nombreux crimes n’a pas plus aux islamo-gauchistes qui, dès le soir même, m’ont violemment attaqué sur Twitter, via des comptes anonymes. Cela a duré plus d’une journée. On a sorti mes propos de leurs contextes, on les a tronqués, on a omis de dire que je complétais des propos qui venaient d’être tenus et donc que je n’ai pas rappelé les crimes d’Assad puisque cela venait d’être dit à l’instant. Dans une émission de télévision où l’on a quelques secondes pour faire des réponses, on va à l’essentiel.

Ces attaques et ce climat de haine et de délation m’ont donc convaincu de franchir le pas et de quitter Twitter, qui n’apporte plus rien à la pensée et à la réflexion. Je ne veux pas non plus contribuer à participer à ce climat de clash permanent, d’insultes et d’invectives, de violence. La télévision et les réseaux sociaux tombent trop souvent là-dedans.

Qu’attend-on d’un réseau social ?

D’abord de pouvoir échanger avec sa famille, ses amis et ses proches, ce qui est commode surtout pour ceux qui sont loin et que l’on voit peu.
Ils permettent aussi de diffuser de l’information. D’un côté on mentionne nos travaux et nos réalisations, de l’autre on voit ceux des autres, ce qui permet de se tenir informé et de découvrir de nouvelles choses.
Enfin, on fait des rencontres. On peut rencontrer des personnes qui partagent les mêmes thèmes que nous et donc approfondir nos connaissances. Plusieurs personnes qui étaient des suiveurs numériques sont devenues des amis physiques.

Twitter réunissait tout cela, d’où son avantage et raison pour laquelle je m’y étais inscrit en novembre 2012. Mais le média a été incapable de réguler la violence de ses membres. Ce n’est plus une place publique de rencontres et d’échanges, c’est un coupe-gorge où l’on risque sans cesse le harcèlement et l’agression. Des lieux dangereux, il faut partir, surtout quand on ne voit pas la police arriver pour rétablir l’ordre.

J’ai donc décidé de quitter Twitter. Je garde Facebook, qui est un lieu d’échanges plus personnel et amical et je développe LinkedIn, réseau plus professionnel. LinkedIn a les mêmes avantages que Twitter, mais sans la violence et la haine. C’est une véritable place d’échange. C’est ce que l’on recherche dans les réseaux sociaux et c’est ce que je souhaite développer et cultiver.

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