Quelle école pour demain ?

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dimanche 23 septembre 2012

Quelle école pour demain ?

Si l’on admet que la seule solution pour régler le problème inhérent à l’Éducation nationale est l’autonomie des établissements et l’instauration du chèque scolaire pour leur financement, se pose alors la question de savoir comment peut fonctionner ce système éducatif régénéré.
Quelle pourrait-être une école libérée de la contrainte étatique, gérée par une association et financée par l’État, via un contrat (école à charte ou chèque scolaire) ? Quelle pourrait-être la tenue des cours et la coordination entre les établissements particuliers et l’instruction au niveau national ? Nous allons essayer de dégager ici quelques pistes possibles.

Le partage actuel, école, collège, lycée, peut être maintenu, ainsi que le découpage en tranches d’âge afférents. Il a été éprouvé par le temps et n’a jamais été remis en cause.

Distinction des établissements

Trois types d’établissements pourraient exister :
Les établissements académiques.
Les établissements techniques.
Les établissements spécialisés.

Les établissements académiques proposent une formation intellectuelle et généraliste. Les cours se font en classe, dans une optique d’études supérieures longues. Le niveau d’exigence scolaire doit être élevé. Ils devraient regrouper environ 22% à 25% des élèves.

Les établissements techniques proposent une formation technique, éventuellement en alternance, pour des élèves qui ne sont pas fait pour des études en classe. L’exigence est forte, car les métiers techniques ne doivent en rien être dévalorisés, mais la formation est plus pratique qu’intellectuelle. Ils devraient regrouper environ 70% des élèves.

Les établissements spécialisés sont destinés aux élèves handicapés ou ayant des problèmes spécifiques (autisme, dyslexie …) dans la mesure où ils ne peuvent être accueillis dans les autres établissements.

La distinction ci-dessus mentionnée doit se faire à partir du collège, ce qui suppose de mettre un terme au collège unique. À partir de la 4è, les élèves devraient pouvoir choisir entre une scolarité académique et une scolarité technique ; l’apprentissage serait ainsi remis à l’honneur. On peut même envisager une pré-orientation technique à partir de la 6è.
Les études supérieures sont si diversifiées, et la vie professionnelle si riche et variée, que des enfants qui ont suivi une scolarité technique peuvent tout à fait, une fois atteint l’âge adulte, compléter leur formation par un master spécialisé, ou par une formation professionnelle leur permettant de compléter leurs acquis. Ce système de formation n’est nullement un cloisonnement ou un parcage définitif.

Contenu des cours

Une fois défini la distinction des formations, il est nécessaire de trouver un juste équilibre entre l’autonomie laissée à chaque établissement et la nécessaire coordination nationale. Liberté est donné à chaque établissement de choisir la formation qu’il veut donner (académique, technique, spécialisé, ou plusieurs des trois), de recruter ses professeurs librement, de choisir ses méthodes pédagogiques ainsi que le contenu des programmes. Mais les élèves étant amenés à changer d’établissement, soit pour cause de déménagement, soit pour d’autres causes, il est indispensable qu’il y ait une coordination nationale des établissements.

Le ministère pourrait ainsi définir un horaire de cours minimal à respecter par niveau. Cet horaire minimal s’appliquant pour les matières fondamentales : français, mathématiques, langues vivantes, latin, histoire, géographie, biologie et physique-chimie à partir de la quatrième, philosophie et économie au lycée.
Libre ensuite aux établissements de proposer des heures en plus dans ces matières, ou de proposer d’autres matières facultatives (dessin, musique, technologie, sport etc.).
Le ministère pourrait aussi définir un programme commun, qui devrait pouvoir se faire dans un volume horaire maximum de la moitié des cours obligatoires. Ainsi, selon le niveau des élèves et les souhaits des parents, les établissements pourraient passer plus de temps sur une partie du programme, pour qu’elle soit bien assimilée, ou proposer des études supplémentaires et des chapitres spécifiques.

Organisation des examens

Le brevet des collèges et le bac pourraient être maintenus. Il y a beaucoup à dire sur le coût de ces examens et sur leur utilité académique. Ils ont néanmoins un intérêt, qui justifie leur maintien, c’est leur caractère initiatique. Les enfants ont besoin de rite de passage, qui leur servent de repère pour savoir à quel moment ils quittent l’enfance pour passer dans le monde adulte. Le brevet et le bac servent à cela, et c’est déjà beaucoup.

Les épreuves de ces examens doivent porter sur les programmes communs définis par le ministère, le contrôle continu doit être banni, nous verrons pourquoi par la suite.

Contrôle des établissements

Parmi les arguments de bonne foi qui s’opposent à la liberté scolaire figure le risque, réel, de voir des établissements phagocytés par des sectes, ou tenus par des personnes véhiculant des idées contraires à la tradition française. Deux types de contrôles nous paraissent possibles pour éviter ces dérives.
Tout d’abord, n’accorder des chèques scolaires qu’aux établissements qui ont au moins 60 élèves, dont 20 élèves minimum par classe, sauf pour les établissements spécialisés qui, devant traiter des cas spécifiques, ont parfois besoin d’effectifs très réduits.
Ce nombre minimal d’élèves imposés empêchera des sectes de tenir des écoles, car aucune d’entre elles ne pourra réunir les 60 élèves requis.
Ensuite, supprimer l’habilitation à recevoir des chèques scolaires aux établissements ayant moins de 70% de réussite au brevet ou au bac. C’est une façon de supprimer les établissements mauvais, mais aussi d’éviter les établissements délivrant un savoir contraire à l’esprit français. Si des lycées enseignent la théorie créationniste ou d’autres théories absurdes, nul doute que les élèves échoueront au bac en grand nombre, et l’établissement devra ainsi fermer. On comprend alors pourquoi il ne faut pas autoriser le contrôle continu aux examens.

Organisation administrative du ministère

Dans un système de liberté, de nombreux postes de fonctionnaires existants sont obsolètes. Il n’est plus besoin d’inspecteurs académiques ou nationaux, puisque les évaluations se font par les chefs d’établissement. Nul besoin, non plus, d’organiser des concours de recrutement, puisque ce sont les chefs d’établissement qui recrutent eux-mêmes leurs professeurs, selon leurs critères propres. Les services de paye, d’affectation et de promotion des professeurs sont eux aussi inutiles, puisque cela est désormais à la charge des établissements.
L’État peut ainsi réaliser de très grandes économies en supprimant ces postes de fonctionnaires devenus inutiles. Les économies réalisées doivent intégralement servir à diminuer les charges patronales et salariales, afin d’affiner la compétitivité des entreprises, de les encourager à embaucher et d’augmenter les salaires. Les fonctionnaires dont les postes auront été supprimés pourront ainsi se faire embaucher par les entreprises privées qui, par l’abaissement des charges, seront encouragées à une telle action. On verra ainsi l’économie française relancée, et l’ensemble des salariés être les gagnants de telles mesures.

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