Prier avec l’histoire

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mercredi 20 février 2019

Prier oui, mais comment faire ? Il n’est pas aisé d’apprendre à prier et de se renouveler dans la prière. Les chrétiens disposent pourtant d’une très riche tradition spirituelle, accumulée depuis deux mille ans, qui ne demande qu’à être utilisée pour nourrir l’âme et l’esprit. Des milliers d’auteurs ont écrit des textes pour les grandes fêtes et les jours ordinaires, pour les moments de joies et de peines ; des poèmes, des odes, des traités théologiques, tout un monde d’amour de Dieu qui ne demande qu’à être employé.

Encore faut-il pouvoir se repérer dans tous ces trésors sédimentés. Quel auteur prendre, quel texte utiliser ? D’où l’œuvre utile du Père Martin de La Roncière, chanoine régulier de Saint-Victor, grand connaisseur des auteurs spirituels d’Orient et d’Occident. Il a collationné des centaines de textes, de toute époque et de tout lieu, pour en proposer un extrait chaque jour de l’année, tout au long du temps liturgique.

Livre de prières cet ouvrage est également un livre d’histoire. On y découvre des auteurs oubliés, comme saint Césaire d’Arles ou Guerric d’Igny, et d’autres beaucoup plus connus, tels saint Bernard de Clairvaux ou saint Jean-Paul II. On y voyage en compagnie des pères du désert, d’auteurs anglais et allemands, de moines d’Orient dont la voix ne portait pas jusqu’en Occident. Cette polyphonie géographique et historique est un témoignage de la grande richesse de l’Église et une trace renouvelée des auteurs anciens.

Les racines chrétiennes de la France et de l’Europe sont souvent évoquées et les chrétiens sont légitimement attachés à leur défense. Pourtant, beaucoup connaissent mal leur histoire, ignorent les grands moments de l’aventure de l’Église, ne fréquentent pas les hommes qui ont construit et consolidé ces racines. Cette défense légitime de notre histoire tourne à vide et devient creuse si elle n’est pas accompagnée de sa connaissance. La tradition de l’Église est vivante et ne cesse de se développer. Connaître les auteurs anciens, les fréquenter même brièvement chaque jour est une façon concrète de transformer les racines défendues en objet vivant au risque sinon d’en faire des astres morts.

Bréviaire de prière, ces trésors spirituels des chrétiens d’Orient et d’Occident sont donc tout à la fois un moyen de nourrir notre âme et notre intelligence.

Article paru dans Aleteia.

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