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jeudi 12 juillet 2018
Il serait bien présomptueux de ma part d’expliquer ce qu’il faut faire pour résoudre les crises migratoires. Mais au terme du livre que nous avions publié en 2015 avec deux confrères pour tenter de comprendre le phénomène et les événements connus par l’Europe, il était attendu par les lecteurs que nous puissions présenter quelques éléments de solution. Par honnêteté intellectuelle, nous ne pouvions pas nous contenter uniquement de décrire ces drames humains, il fallait bien tenter d’esquisser quelques pistes pour les résoudre. Sans prétendre être exhaustif sur un sujet aussi dense et multiple, voici quelques idées qui peuvent néanmoins être évoquées.
1/ Migrations du Levant : arrêter la guerre. Syriens et Irakiens avaient fui leur pays à cause de la guerre qui y sévissait. Le moins que l’on puisse dire c’est que la diplomatie française a très mal géré ce dossier. Il était essentiel d’en finir avec l’État islamique afin de rétablir la paix dans la région. C’est désormais quasiment fait et l’on constate qu’il n’y a plus de vague migratoire syro-irakienne comme l’Europe en a connu de l’été 2015 à l’hiver 2016.
Le défi aujourd’hui est la reconstruction des pays, l’édification d’une paix durable, le retour des réfugiés afin qu’ils puissent contribuer à redresser leurs régions. Il y a tellement d’associations françaises qui œuvrent en Irak et en Syrie qu’il est facile de s’appuyer sur elles pour permettre ce renouveau de la région. Beaucoup de Syriens ont quitté leur pays parce qu’ils refusaient d’être intégrés dans l’armée de Bachar Al-Assad. Ceux-ci risquent gros à rentrer. La France pourrait renouer ses liens diplomatiques avec la Syrie en conditionnant cela à l’amnistie des hommes qui ont échappé au service militaire. Un pays qui a connu la guerre civile n’a pas d’autre choix, pour sa reconstruction, que de pardonner aux anciens adversaires.
2/ Migrations mafieuses : combattre les mafias. Une bonne partie des migrants viennent en Europe en profitant des réseaux mafieux, notamment italiens et albanais. La résolution de ce dossier passe donc par l’assèchement des réseaux mafieux. Ce qui est très loin d’être gagné. À cet égard, Matteo Salvini est sur une corde raide en Italie : il peut toujours prendre des mesures pour éviter l’arrivée des migrants ou pour les expulser d’Italie, mais cela va heurter les intérêts des mafias. C’est donc à un ennemi beaucoup plus grand et beaucoup plus puissant qu’il s’attaque en réalité. Le ministre de l’Intérieur italien mène d’ailleurs une politique contre les mafias. On l’a vu début juillet se rendre dans une villa près de Sienne qui avait appartenu à la mafia pour se baigner dans la piscine. La mise en scène était un peu douteuse, mais elle démontre qu’il a compris qu’il y avait là un problème, à défaut de pouvoir le traiter.
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