Le chômage : la faute à la mondialisation ?

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jeudi 21 janvier 2021

Pour bon nombre de Français, la désindustrialisation, le chômage et la faillite des entreprises ont une cause unique : la mondialisation. C’est elle qui met en concurrence déloyale des pays à bas coûts et les industries françaises, elle qui excite « le dumping social » de pays qui n’ont pas « le modèle social que le monde entier nous envie ». L’histoire économique va souvent à l’encontre des vérités de rue, une histoire qui ne s’entend pas, surtout quand elle contrecarre ces mythes établis. C’est le travail effectué notamment par deux historiens de l’économie, Michel Hau et Félix Torrès, dans leur publication récente Le virage manqué. 1974-1984 : ces dix années où la France a décroché (Les Belles Lettres, 2020) qui démontrent que la réalité économique est passablement différente.

Leur démonstration est simple et appuyée par de nombreuses données. En 1944, la France a fait le choix du socialisme. Pour financer le modèle social, et notamment la sécurité sociale, elle a accru sans cesse les prélèvements et les impôts, puis la dette. Cette adhésion au socialisme a été collective et partagée par la gauche et la droite. Si les auteurs étudient principalement la décennie 1974-1984, ils remontent jusqu’en 1944 pour les grandes lignes de ce programme. La conséquence de cette politique est simple : les entreprises ont été de plus en plus taxées. Ce faisant, elles ont manqué de capitaux pour financer leur modernisation et leur développement technologique. Dès les années 1960, les entreprises françaises sont distancées par leurs homologues européennes. Le choc pétrolier de 1973 a été le coup de grâce. Surtaxées, suradministrées, elles n’ont pas pu soutenir la concurrence internationale et ont dû fermer. La faute n’en revient pas à la mondialisation, mais au boulet fiscal de plus en plus gros qu’elles furent contraintes de tirer derrière elle. Difficile dans ces conditions de gagner la course quand on part avec un tel handicap économique. Espérant se rallier les voix de gauche, Giscard et Chirac ont déroulé le programme du PS. Les Français préférant l’original à la copie, ils ont opté pour Mitterrand en 1981, bien aidés par Chirac. Les deux auteurs dressent l’inventaire de dix années perdues où les dirigeants firent les mauvais choix, confortés et encouragés par une opinion publique qui croyait, à gauche, dans le mythe de la révolution et, à droite, dans le mythe de l’État stratège. Nous n’en sommes pas complètement revenus aujourd’hui.

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