Le Figaro : Une obsession contre la liberté d’expression

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samedi 22 février 2020

Article pour Le Figaro Vox à la suite de l’énième attaque gouvernementale contre la liberté des réseaux sociaux.

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Certains voyaient Emmanuel Macron en Louis-Philippe, libéral et réformateur ; il s’apparente de plus en plus à Charles X et à son ordonnance de 1830 suspendant la liberté de la presse. Depuis le début de son quinquennat, il semble tenu par l’obsession de suspendre la liberté d’expression permise par les réseaux sociaux. Certes, ceux-ci peuvent véhiculer le pire comme le meilleur ; des messages de haine brutale comme des alertes lancées par des vigilants. Mais leurs travers ne justifient pas leur suspension et leur contrôle. C’est toujours sous le prétexte de défendre le bien et le juste que l’on cherche à contrôler et encadrer la liberté d’expression : la lutte contre la haine, le respect de la vie privée, la protection contre le terrorisme.

Les mésaventures de Benjamin Griveaux sont utilisées comme justification de la nécessité de réguler les réseaux sociaux, alors que ceux-ci ne sont pour rien dans son marasme. C’est lui qui a filmé son intimité et a envoyé la vidéo à sa maitresse, sans aucune réflexion sur les conséquences que celle-ci pouvait avoir. La vidéo a été stockée sur un site internet identifié, aux propriétaires reconnus (qui ont ensuite pu être arrêté) et n’a que très peu circulé sur les RS. La plupart d’entre nous n’avons appris son existence qu’avec l’annonce de la démission du candidat. Invoquer donc une atteinte à la vie privée, « des torrents de boue », et « la haine des réseaux sociaux » revient à tordre les faits et à manipuler l’événement. Cela permet, du reste, d’évincer un candidat en chute libre et d’invoquer, en cas de défaite du nouveau, la responsabilité des réseaux dans ce camouflet électoral, et non pas la vacuité des candidats et du programme.

Une vérité fluctuante

Tout à son souci de dire le bien et la vérité et de ne tolérer aucune parole dissonante, le gouvernement part en guerre contre les mauvaises informations, tout étant lui-même assez relatif avec la vérité. On se souvient de ce tweet d’Emmanuel Macron dénonçant les incendies en Amazonie à l’été 2019, illustré par une photo d’archive, ce qui est pour le moins maladroit. Ou bien les propos tenus par des ministres sur la réforme des retraites, parfois en contradiction avec les projets de loi déposés. L’idée selon laquelle la vérité réside dans le gouvernement et l’erreur chez le peuple usant des réseaux sociaux est non seulement fausse, mais nuisible.

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