La vente directe pour la culture

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dimanche 2 mai 2010

La vente directe, aussi pour la culture

Pourquoi les livres édités par les Editions ADN ne se trouvent pas en librairie ? Parce que nous avons fais le choix de la vente directe, entre le producteur et le consommateur. Le monde de la culture, et donc celui du livre, est soumis aux mêmes règles que les autres secteurs économiques : il y a une grande distorsion entre le prix vendu par le producteur et le prix payé par le consommateur. La crise du lait et les difficultés rencontrées par les producteurs laitiers ont éclairé ces problèmes, le livre n’échappe pas à cela.

La chaine du livre est divisée entre cinq acteurs : l’auteur, l’éditeur, l’imprimeur, le diffuseur et le libraire. Dans cette chaine c’est l’auteur qui est le plus important, puisque c’est lui qui crée le livre, c’est lui qui crée la culture ou la réflexion intellectuelle. Pourtant, c’est lui aussi qui est le moins rémunéré : seul 5% du prix du livre lui revient. Les coûts d’impression s’élèvent à environ 10% du prix du livre, 30% reviennent à l’éditeur. Ceux qui gagnent le plus d’argent, alors qu’ils effectuent le moins de travail, sont les diffuseurs (stocker les livres de l’éditeur et les diffuser en libraire : 25%), et les libraires (30%, parfois 40%).

Nous ne nions pas que les intermédiaires du livre peuvent apporter une valeur ajoutée réelle. Certains éditeurs font un travail remarquable et permettent aux auteurs d’exprimer tout leur talent. De même que l’on trouve des libraires qui sont autre chose que des revendeurs de livres, qui connaissent les volumes qu’ils proposent, et savent faire découvrir des talents à leurs clients ; mais ces perles sont rares, la plupart du temps les intermédiaires font augmenter inutilement le prix du livre, tout en empêchant l’auteur d’avoir une rétribution correcte.

Si nous passions par un éditeur pour publier nos livres le prix de ceux-ci en serait considérablement augmenté, ainsi l’Histoire du Vin et de l’Eglise devrait être vendue autour de 30€, au lieu des 23€ actuels.

La vente directe est un système qui se généralise dans l’agriculture. Nombre de mes amis vignerons vendent eux-mêmes leurs vins, sans passer par des cavistes. Ce schéma économique doit se généraliser aussi pour le monde culturel, que ce soit pour les livres comme pour la musique, cela porte le beau nom de l’auto-édition. C’est le seul moyen de faire baisser le prix du livre, et d’offrir aux auteurs une rémunération qui leur permette de vivre de leur travail. En effet, pour un livre vendu 20€ combien gagne un écrivain ? Bien peu d’argent en fait.

La vente directe est aussi pour l’auteur le moyen d’entretenir des liens privilégiés avec son imprimeur. Auteur et imprimeur sont les deux piliers du livre, car c’est eux qui lui donnent vie. Par le choix du papier et du format l’imprimeur apporte un véritable corps au livre.
C’est pourquoi vous ne trouverez pas nos livres en librairie, ayant fais le choix de l’auto-édition et de la vente directe, notamment lors des conférences que je donne, moment unique de rencontre avec mes lecteurs.

Mes livres se trouvent toutefois dans quelques librairies, choisies par mes soins, parce que ces libraires sont des vrais amoureux du livre, qu’ils font leur travail avec professionnalisme et rigueur. Ils connaissent leur rayonnage, et ne se contentent pas de dévider les cartons envoyés par les grands groupes, et d’être de simple dépôt de livres, comme on trouve de nombreux dépôts de pain en guise de boulangerie. Ces libraires là sont rares et précieux, ils doivent être soutenus.

Pour le reste, dans un souci de justice et d’équité, nous avons choisi la relation directe entre l’auteur et ses lecteurs, pour le plus grand plaisir de l’écrivain et, nous l’espérons, de ses lecteurs !

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