La société est bien un marché

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jeudi 23 mai 2019

« La main invisible du marché » est le reproche constant adressé aux libéraux pour dénigrer cette philosophie du droit. Ce qui amène à s’interroger sur ce qu’est véritablement un marché, dont les incidences économiques comme géopolitique sont fortes. Attaquons d’abord une idée reçue : Adam Smith n’a jamais utilisé l’expression « main invisible du marché ». Il parle, dans son œuvre, de la main invisible de Dieu, qui ordonne les sociétés, mais sans faire de lien avec le marché. L’expression a été créée a posteriori et fait florès depuis.

Ni l’État ni le marché n’existent

Le marché est attaqué de toute part, car pourvu de tous les maux : créateur d’inégalité, d’injustice, de pauvreté, etc. Il faudrait donc forcément réguler le marché, grâce à une intervention extérieure (l’État) qui serait nécessairement bonne. Ainsi, à un marché producteur de mal s’oppose l’État, par essence vecteur de bien. Demeure ancrée dans l’idée collective que si l’État fait quelque chose, il le fait nécessairement bien. L’État, par essence, est tourné vers le bien commun, vers l’intérêt général, vers l’amélioration de la société. L’État stratège est bon quand le marché libre est mauvais. Au regard de l’histoire économique, rien ne permet d’étayer une telle thèse. Aucune des entreprises gérées par l’État ou par une administration n’a jamais réussi. Aucune invention, aucun progrès technique, ne fut le fait de l’État ou de l’administration. Croire en la bonté innée et naturelle de l’État est un mythe. Tout comme croire en l’existence du marché. En réalité, ni l’État ni le marché n’existent. Ce sont au mieux des fictions juridiques, au pire des mythes oniriques.

Les adversaires des libertés cèdent bien souvent au panthéisme social. Ils parlent de l’État, des riches, des pauvres, du peuple, du marché, toutes choses qui n’existent pas. Ce qui existe, ce sont des personnes. Certaines de ces personnes travaillent dans des administrations, et cela contribue à créer une entité qui a une valeur juridique au niveau international et que l’on appelle l’État. D’autres personnes s’insèrent dans une organisation humaine de marché. Ces personnes ont des revenus différents et, selon les classements effectués, on va en déduire que certaines sont riches et d’autres pauvres. Ces personnes forment des groupes sociaux et culturels variés et hétérogènes, que l’on regroupe souvent sous le vocable unique de « peuple », alors que l’unicité n’est pas de mise.

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