La beauté des roches

Si la géographie s’intéresse à l’homme, aux flux économiques, aux frontières et aux aménagements de l’espace, elle porte aussi son regard sur les roches. Ici, nous voudrions persuader nos lecteurs de la beauté des roches, et de l’utilité de leur compréhension. A la campagne, cela peut nous échapper, mais dès que nous avançons dans la montagne la grandeur de la géologie saute aux yeux de l’amateur. C’est justement à ces roches de montagne que nous voudrions consacrer la chronique de cette semaine, et plus précisément aux roches que l’on nomme métamorphiques ou cristallophylliennes. Ces noms peuvent paraître barbares, ils sont pourtant la réalité qui se trouve sous nos pieds.

Il existe deux grands types de roches : les roches issues de la sédimentation –comme le calcaire- et les roches issues de la transformation physique, c’est-à-dire de la pression et de la chaleur, des roches cristallines, volcaniques ou sédimentaires, ce sont les roches métamorphiques. (Le nom venant de métamorphose, la transformation.)

A la base de tous les continents il y a les roches cristallines, elles sont l’infrastructure de la terre. Mais d’où viennent-t-elles ? Essentiellement du refroidissement des formations magmatiques du manteau. Le refroidissement se fait de deux façons, soit par remonté massive du magma, soit par un métamorphisme local.

Sous nos pieds se trouve la lithosphère, qui fait 30 à 60 kilomètres d’épaisseur, puis le manteau terrestre, qui mesure 3000 kilomètres de profondeur, ensuite une couche de silicate d’alumine, puis enfin une couche de nickel fer, faisant toutes deux 3000 kilomètres de profondeur aussi. Le manteau est fluide, chaud (entre 1000 et 2000°C), et il exerce des pressions continuelles sur la lithosphère. Par des mouvements de convection le manteau fait bouger la lithosphère. En se dilatant le manteau produit des remontés qui se refroidissent lentement. Parmi les roches on trouve des micas noirs et blancs, du quartz. En remontant le manteau transforme les roches cristallines initiales ainsi que les roches sédimentaires et volcaniques. Les roches chauffent donc, elles subissent une pression exercée par les autres roches, cela donne une transformation physique, c’est-à-dire que la roche initiale se transforme en une nouvelle roche, différente de la première : l’argile se transforme en ardoise, le calcaire en calcaire cipolin –le marbre-, le grès en quartzite.

Voilà des explications qui peuvent sembler absconses, elles n’en sont pas pour autant inutiles, et se révèlent au contraire indispensables pour comprendre l’organisation du territoire français.