La Loire

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mardi 31 décembre 2013

Le val de Loire est marqué par la Loire, cela ne surprendra personne. De ce fleuve royal il nous faut dire quelques mots. D’abord de son débit, qui est irrégulier, alternant les hautes eaux au printemps et en automne, dû à un climat océanique prononcé, et les basses eaux en été, du fait du tarissement de ses sources. L’autre particularité de la Loire est d’avoir de fortes crues occasionnelles en certains lieux, ce qui a obligé la population limitrophe à ériger des levées hautes pour se protéger des inondations. Mais ce fleuve, qui est capable de crues, est aussi sujet à de très forts étiages – c’est-à-dire des eaux basses-, ce qui conduit à la formation de bancs de sable, formation rendue d’autant plus aisée que la faiblesse du courant ne permet pas au sable de s’évacuer. Ces bancs de sable, et sa faible profondeur, rendent la circulation fluviale très difficile, si ce n’est impossible. Jusqu’au XIXe siècle les hommes ont parcouru le fleuve sur des bateaux à fond plat, mais l’arrivée des bateaux à moteur, avec un fort taux de tirage, ne permet plus la circulation. La Loire est ainsi le fleuve français dont les écarts de débit sont les plus prononcés, ce qui peut provoquer des courants très virulents en certains endroits, rendant la baignade, ou même la circulation en canoë, dangereuse.

Le profil transversal de la Loire est assez singulier. Il est composé d’un val, qui est le lit majeur du fleuve, c’est-à-dire le lieu où coule l’eau de manière habituelle, en dehors des crus. En moyenne le val mesure de 2 à 6 kilomètres de large. Mais le fleuve est aussi dominé par des bourrelets caillouteux, qui obligent les affluents à remonter leur embouchure plus en aval. La confluence avec les affluents devient donc difficile, si bien que les deux cours d’eau sont longtemps parallèles avec que l’affluent ne se jette dans la Loire, ce qui a pour conséquence de former deux vals, comme la célèbre vallée du Loir et celle du Cher, couronné par le merveilleux château de Chenonceau.

La Loire est le plus long fleuve de France, puisqu’il mesure 1 013 kilomètres de long. Elle prend sa source dans le Massif Central, et plus précisément dans la région de l’Ardèche, au Mont Gerbier des Joncs. L’image du val de Loire et de ses châteaux est telle qu’on en viendrait à oublier que la Loire est aussi un fleuve de montagne, coulant une bonne partie de son temps dans le Massif Central. L’embouchure du fleuve est située en Loire Atlantique, à proximité de Saint-Nazaire, et cette embouchure prend la forme d’un estuaire, contrairement au Rhône qui forme lui un delta. Quant à son bassin fluvial il occupe pratiquement 1/5e du territoire français, ce qui est fait le plus vaste bassin fluvial de France.

La Loire est aussi un fleuve qui casse la vision structurelle française. Alors que l’on raisonne souvent en terme de Nord et de Sud, on oublie que la France a aussi une direction Est/Ouest. Il est vrai que les principaux fleuves, comme la Seine, le Rhône, et même la Garonne, ont une orientation Nord/Sud qui renforce cette impression. La Loire au contraire s’écoule dans le sens Est/Ouest, elle est donc une formidable voie de communication, au centre du pays, qui permet des échanges entre les deux franges orientales et occidentales du pays. Mais la Loire contribue aussi à la structuration Nord/Sud de la France, puisqu’elle sert de frontière entre la moitié nord et la moitié sud du pays. Ne dit-on pas que c’est ce fleuve qui marque la limite climatique de la France ? Elle est aussi une limite linguistique entre la France d’oïl et la France d’oc, bien que cette frontière passe en réalité plus au sud du pays, dans le Limousin. De même dans l’habitat, la frontière entre le pays des toits en tuiles rondes et le pays des toits en tuiles plates, passe aussi plus ou moins par ce fleuve. C’est donc la preuve qu’une voie de communication peut aussi être un espace de frontières.

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