L’émotion au-dessus de tout

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vendredi 12 juin 2020

L’émotion collective et la rumeur de rue ont depuis longtemps un rôle essentiel dans la diplomatie, surtout en démocratie. Cette émotion est rarement neutre ou spontanée, très souvent provoquée et canalisée. On se souvient, il y a quelque temps, de l’injonction à « être Charlie » et de ce défilé parisien où furent présents de nombreux chefs d’État et de gouvernement. Certes, l’attentat était odieux, mais de là à organiser un défilé de chefs d’État… Ils ont, normalement, des choses plus graves et plus importantes à régler. Après avoir eu, durant deux mois, une information exclusivement centrée sur le coronavirus et le décompte quotidien du nombre de morts, qui a occulté tout le reste, nous sommes désormais passés à autre chose, un autre combat, certes légitime sur le fond : le racisme. L’émotion renvoie à un autre élément clef en géopolitique : le temps. Il y a un temps pour tout, un temps pour mourir et pour s’indigner. Uderzo a eu la mauvaise idée de décéder durant le confinement, il n’a donc eu aucune publicité. S’il était décédé quinze jours avant, le président Macron aurait probablement organisé un hommage aux Invalides et les journaux auraient publié des numéros spéciaux. La valeur de cet homme et son rôle culturel a disparu de l’espace médiatique du fait d’être mort quelques jours trop tard. Si George Floyd était décédé il y a un mois, nous n’en aurions pas parlé non plus. Cette mort survient dans un bon tempo de temporalité : le temps médiatique peut désormais parler d’autre chose que du coronavirus. Nous passons d’une hystérie médiatique à une autre.

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