L’école publique beaucoup plus cher que le privé

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mercredi 11 juin 2014

L’école privée coûte beaucoup moins cher que l’école publique

Arriverons-nous un jour à tordre le cou au mythe qui voudrait que l’école soit gratuite ? D’après le ministère de l’Éducation nationale, les dépenses intérieures d’éducation s’élèvent à 139.4 milliards d’euros en 2012, soit 6.9% du PIB. De nombreux acteurs participent à ces dépenses : État, collectivités locales, parents, entreprises (via la taxe professionnelle). Les dépenses de l’État central dans l’éducation se montent à 81.6 milliards d’euros en 2012. Qui pense encore que l’école est gratuite ?

L’Ifrap a publié en 2011 une étude très intéressante sur les différences de coût entre l’école publique et l’école privée. Il ne s’agit pas d’étudier la qualité de la formation, mais uniquement la somme dépensée pour celle-ci. Le constat est sombre : l’école publique coûte 30% à 40% plus chère que le privé, « même en intégrant les dépenses des familles » nous dit cette étude. (Éducation. Le public beaucoup plus cher que le privé, Ifrap, 2011, p. 1)

La surdépense s’élève à 1 951 euros par élève du premier degré et 2 788 euros dans le second degré.

Pour les auteurs de l’étude, trois facteurs expliquent cette surdépense : le coût des retraites publiques, les investissements plus importants dans les établissements, le coût des personnels techniques dans le public. Mais, nous disent les rapporteurs, même en supprimant ces biais, « l’enseignement public reste 1 313 euros plus chers dans le premier degré et 721 euros plus chers dans le second degré. » (p. 1). Il y a donc une raison structurelle de cette dépense exagérée.

Un élève du premier degré coût ainsi 5 469€ dans le public contre 3 517€ dans le privé. Dans le second degré, c’est 9 990€ dans le public et 7 201€ dans le privé. (Toutes filières confondues, les filières techniques coûtent plus cher que les générales).

Sachant que la loi impose un rapport de 20% maximum d’élèves dans le privé, on imagine les économies majeures qui pourraient être réalisées si l’école était entièrement gérée par ce secteur, par exemple sous forme de délégation de service public, comme cela est déjà le cas pour l’eau ou le ramassage des ordures ménagères. 40% d’économie, cela représente 33 Mds€ de dépense en moins par an, rien que pour l’administration centrale. Quand le gouvernement cherche 50 Mds€, il a ici les 3/5 du chemin.

Sachant que beaucoup de parents plébiscitent l’école privée et trouvent qu’elle forme mieux les élèves et qu’elle les encadre mieux que dans le public, on se demande pourquoi le gouvernement ne satisfait pas à cette demande, à la fois économique et démocratique, de libéralisation du secteur éducatif. Seules des raisons idéologiques expliquent que l’on restreigne la présence du privé dans l’éducation.

Le rapport étudie aussi l’écart de coût dans les prépas. Toujours selon le ministère, un élève en CPGE coûte 13 880€ par an dans le public en 2007. La même année, une inscription dans une prépa privée, Ipésup, une des plus connues, coûtait 7 180€. Le surcoût était donc de 6 700€. Sachant que le volume horaire est le même et que les professeurs ont à peu près la même rémunération, on comprend mal les raisons d’un tel surcoût.

L’impératif économique nous permettra-t-il d’avoir raison de l’idéologie et d’avoir enfin une école moins chère et plus performante ? À l’heure où la droite se cherche une ligne intellectuelle directrice, elle pourrait s’emparer avec profit de ce sujet.

Lien pour lire l’étude

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