Vous êtes ici : Accueil > Articles > Guerre et stratégie au XXIe siècle
jeudi 15 mars 2018
Cette chronique est écrite en hommage à Christian Malis, décédé dans la fleur de l’âge à l’automne dernier, qui fut un brillant penseur de la stratégie française. Élève à Saint-Cyr et à l’ENS Ulm, docteur en histoire, il fit sa thèse sur la pensée stratégique de Raymond Aron, publiée en 2005 sous le titre Raymond Aron et le débat stratégique français. 1930-1966. C’est une approche enrichissante et originale de ce philosophe libéral, qui a pensé la guerre avec beaucoup d’acuités. On lui doit également un ouvrage sur le Général Pierre-Marie Gallois, qui fut l’un des concepteurs de la dissuasion nucléaire française. En 2014, il publia un ouvrage de synthèse et de prospective de sa pensée et de ses analyses, Guerre et stratégie au XXIe siècle, qui cherche à anticiper les nouvelles formes de guerre et à s’y préparer. J’ai repris et relu cet ouvrage dernièrement et j’en propose ici quelques éléments, en espérant être fidèle à la pensée de cet ami.
Les nouvelles formes de guerre
On a longtemps cru à la pacification du monde, idée qui fut notamment exacerbée avec la chute de l’URSS, avant de se raviser et de constater que la guerre était toujours au cœur de l’histoire et l’épée l’axe du monde. Ne nous moquons pas néanmoins de ceux qui ont rêvé à la paix perpétuelle. Une génération qui a connu deux guerres mondiales et une menace soviétique omniprésente ne pouvait que rêver à la paix et vouloir écarter le spectre de la guerre. Cette paix entre les nations, nous la connaissons aujourd’hui en Europe et c’est une chose heureuse que de ne plus craindre les affrontements venant de l’Est ou les attaques de l’Espagne dans le Roussillon. Mais cet effacement de la guerre en Europe a pu nous faire croire que celle-ci avait complètement disparu de la surface du globe et que tous les peuples étaient désormais dépouillés d’esprit belliqueux.
Thème(s) associés :