Chine : la nouvelle révolution culturelle

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jeudi 3 mai 2018

Plus que les mots, les faits témoignent de l’orientation autoritaire prise par le gouvernement chinois. Xi Jinping est bien décidé à siniser la Chine et à intégrer les marges chinoises dans la culture Han. C’est le cas au Tibet et au Xinjiang, où des populations Han sont transportées pour noyer les populations d’origine dans l’abondance démographique Han et ainsi prendre le contrôle de ces régions. C’est le cas aussi avec le christianisme, qui fait l’objet d’attaques de plus en plus répétées de la part du gouvernement. Attaques des églises, des fidèles, de la liberté religieuse, témoignent d’un recul des libertés fondamentales : libertés de culte et de pensée.

Cette restriction des libertés avait été annoncée par Xi Jinping lors de son discours au congrès du PCC en octobre 2017. Les faits démontrent que la volonté de sinisation du christianisme, c’est-à-dire d’inclusion de cette foi dans la pensée communiste, est en cours, et ce en dépit des négociations avec le Saint-Siège pour aboutir à un accord entre les deux pays.

Destruction des églises et camps de rééducation

À Yining, dans le Xinjiang, à 700 km à l’ouest de la capitale de la région, vit une communauté catholique très minoritaire. La croix et les deux dômes de l’église ont été détruits, la façade a été martelée pour y retirer les statues des saints. Pour les autorités, la croix représente « l’infiltration d’une religion étrangère ». D’autres destructions de ce type ont eu lieu ailleurs au Xinjiang. Le gouvernement a interdit aux chrétiens de prier, y compris chez eux, sous menace d’être arrêtés et d’être conduits en service de rééducation. Les enfants et les adolescents n’ont plus le droit d’entrer dans les églises. C’est bien une nouvelle révolution culturelle que mènent les autorités chinoises, dans le but de siniser la population.

Il s’agit de développer et d’adhérer à des théories religieuses qui aient des caractéristiques chinoises. Les religions doivent être adaptées aux théories socialistes et ne pas être infiltrées par l’étranger. Certes, l’islam est visé par la sinisation, et notamment les communautés musulmanes du Xinjiang qui espèrent créer un califat autonome en Asie centrale. Mais c’est surtout le christianisme qui est en ligne de mire, et c’est pourquoi le Vatican se trompe lourdement quand il espère pouvoir signer un accord avec ce pays.

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