Birmanie : entre la poigne des généraux et les investissements de la Chine

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vendredi 12 février 2021

Le coup d’État organisé par l’armée birmane début février est un événement de plus dans le processus de reprise en main du pouvoir par l’armée commencée à l’automne 2020. Depuis septembre dernier, l’armée a supprimé un certain nombre de libertés et limité les circulations, prétextant la crise sanitaire pour renforcer son pouvoir. Cette reprise en main des généraux s’accompagne d’investissements massifs de la part de la Chine, sans qu’il soit possible d’attribuer à Pékin l’origine du coup d’État.

Pour spectaculaire qu’il soit, le coup d’État n’est qu’un élément dans le processus de reprise en main politique engagé depuis septembre 2020. L’armée birmane est confronté à un double phénomène de désagrégation : les volontés indépendantistes des peuples non-birmans de Birmanie, le contrôle de plus en plus fort de la Chine, le pays étant devenu une espèce de protectorat de fait. La junte militaire a pris prétexte de la crise sanitaire de coronavirus, alors que le pays est très peu touché, pour suspendre les libertés publiques et ainsi étendre sa mainmise sur les populations .

Suspension des libertés, fermeture des frontières

Dès le mois de mars 2020, l’armée a pris prétexte de l’épidémie de covid pour décréter un couvre-feu sur l’ensemble du pays, renforcer les contrôles policiers sur le territoire et fermer les frontières. La Birmanie est quasiment coupée du monde : il est presque impossible d’y entrer ou d’en sortir. Seuls sont autorisés, au compte-goutte, les trafics de marchandises. La population de Birmanie est comme assignée à résidence, ne pouvant plus circuler dans le pays ni se rendre à l’étranger . Le trafic de drogue en revanche, dont la Birmanie est un grand producteur (opium, héroïne et méthamphétamines) fonctionne toujours. Les aéroports internationaux sont bloqués et les circulations internes entre les villes et les régions sont très fortement restreintes. Ces mesures permettent à l’armée de contrôler le pays et les mouvements de circulation, empêchant les contestations et les révoltes. La situation sanitaire sert de prétexte à un contrôle politique renforcé.

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