Saint Bernard et la vigne

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mercredi 23 mars 2011

La vigne et le vin ont beaucoup inspiré les prédicateurs, comme nous le montre ce sermon de Saint Bernard de Clairvaux.

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4. Aussi de cette vigne unique que la tempête d’une cruelle persécution semblait avoir exterminée, combien d’autres vignes n’ont-elles pas refleuri sur toute la terre ? Or elles ont toutes été données en garde à l’Épouse pour la consoler de n’avoir pas conservé la première. Consolez-vous, fille de Sion ; si l’aveuglement a frappé une partie d’Israël, qu’y perdez-vous ? Admirez ce mystère et ne pleurez point la perte que vous faites. Ouvrez votre sein et recueillez la plénitude des nations. (. . .)
6. A l’occasion de ces paroles de l’Épouse, et en entendant les âmes par les vignes, je me reproche à moi-même de m’être chargé du soin des âmes, moi qui ne peux suffire à garder la mienne. Si vous approuvez cette interprétation, voyez si nous ne pourrions point dire aussi, que la foi est un cep, les vertus, des pampres, les œuvres, des grappes, et la dévotion du vin. Les pampres ne sont rien sans le cep, ni la vertu, sans la foi. Car sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Heb. XI, 6) ; peut-être même ne peut-on que lui déplaire, puisque tout ce qui ne procède point de la foi est péché (Rom. XIV, 15). Ceux qui m’ont mis pour garder leurs vignes auraient donc dû considérer auparavant si j’avais gardé la mienne. Mais que de temps elle est demeurée inculte, déserte et abandonnée ! Elle ne produisait presque plus de vin, les pampres des vertus étaient desséchés parce que la foi était stérile. Il y avait une foi, mais c’était une foi morte. Comment ne l’aurait-elle pas été, en effet, puisqu’elle n’était point vivifiée par les bonnes œuvres.

Saint Bernard de Clairvaux, Extraits du sermon XXX sur le Cantique des Cantiques.

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