Quelques pistes pour une éducation différenciée

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mercredi 31 août 2011

Ayant participé, en octobre 2011, à un congrès international sur l’éducation différenciée, qui se tenait à Varsovie, je vous livre ici quelques idées, prises lors des différentes interventions.

Ce sont des notes mises au propre, ce qui explique le caractère un peu décousu du texte.

1/ La non-mixité se fonde sur l’amour de la liberté. Il ne s’agit pas d’être contre l’école mixte mais d’avoir le choix, de défendre l’idée de la liberté scolaire, et notamment la liberté pour les parents de choisir l’école de leurs enfants.

2/ La mixité n’est pas naturelle. Elle a été imposée en Europe, d’abord pour des raisons économiques, puis pour des raisons idéologiques ou politiques.
Il y a pu y avoir une certaine ségrégation à l’encontre des filles parce que l’école était essentiellement masculine. Pour lutter contre cette ségrégation on a fait des écoles mixtes. Mais cela ne résout pas le problème. Il faut une école masculine pour les garçons, et une école féminine pour les filles ; sinon les ségrégations continuent. Elles s’exercent désormais à l’encontre des garçons, qui sont les plus malmenés à l’école.

3/ Intérêt de la non-mixité pour les garçons : l’école se féminise de façon accélérée ces dernières années : féminisation du corps enseignant, féminisation des méthodes pédagogiques, de l’approche des élèves. Cela est nuisible pour les garçons, et encore plus pour ceux qui vivent sans père —ou loin de leur père—. Les garçons peuvent avoir des difficultés avec des professeurs femmes, difficultés levées quand ils ont des professeurs hommes.
Dans l’éducation mixte on demande aux garçons de se comporter comme des filles.
Beaucoup de garçons n’ont jamais de professeurs masculins —ou très peu. Donc ils n’ont pas de modèle masculin, ce qui est très grave pour leur développement psychique et humain, surtout quand les parents sont séparés et qu’ils voient très peu leur père.

4/ La société développe l’idée que certains métiers sont sexués : il y a des métiers de filles et des métiers de garçons. Il y a aussi des études de filles et des études de garçons. La non-mixité permet de gommer cette idée. Les filles réussissent mieux dans les sciences expérimentales quand elles sont dans des écoles non-mixtes, et les garçons réussissent mieux dans les sciences humaines.

5/ Il ne faut pas confondre l’école et le monde professionnel. Ce sont deux mondes différents, l’erreur étant de vouloir calquer l’école sur le monde professionnel.
L’école n’est pas le lieu d’acquisition de compétences mais de savoir. La gratuité du savoir est au cœur de l’école : l’élève doit apprendre des choses qui n’ont pas forcément un intérêt immédiat. L’utilitarisme n’a pas sa place à l’école.

6/ Il y a trois composantes de l’enfant : la société, la famille et l’école. Ce sont trois mondes différents dans lequel l’enfant évolue. Chaque monde a ses spécificités. Il y a des lignes de croisement, mais en aucun cas il ne doit y avoir de superpositions. L’école n’est ni la famille, ni la société.
L’école doit se faire avec l’aide de la famille, mais dans certains cas l’école doit permettre à l’enfant de sortir de son cadre familial (quand il y a des difficultés dans une famille, ou que la famille nuit à l’enfant).
L’école n’est pas non plus la société. L’école ne se bâtit pas contre la société, mais l’école ne doit pas en être le reflet. La société est mixte, mais cela n’est pas une raison pour que l’école soit mixte elle aussi, car ce sont deux sphères différentes.

7/ Aujourd’hui on voudrait que l’école soit le reflet de la société, et que la famille disparaisse. Cette vision ne permet pas le développement de la personnalité. L’école doit être un lieu à part pour le développement intellectuel et humain des élèves. Mais beaucoup de personnes ne savent plus à quoi sert l’école.

8/ Le facteur sexuel est un facteur très important. Il conditionne les personnes, on ne peut pas le nier. Or, la mixité brouille les repères en renforçant les types (langage, attirances, vêtements). La non-mixité permet l’indépendance et la liberté, elle réduit la pression du groupe, donc elle permet de choisir plus librement.
Par exemple : dans les écoles non-mixtes de Catalogne, le nombre de filles dans les écoles techniques est supérieur à la moyenne du pays.

9/ La non-mixité permet aux enfants d’être davantage naturels. Ils ont moins besoin de paraître, surtout face au sexe opposé. Ils ont moins besoin de se construire un personnage, et peuvent donc développer sereinement leur personnalité.

10/ Il est crucial de créer une culture scolaire favorable au développement. Il faut créer une ambiance académique qui permette le bon développement des élèves, et qui assure un bon niveau scolaire. La non-mixité offre des résultats scolaires bien supérieurs à la moyenne.

11/ Les meilleurs élèves veulent les meilleures écoles, et les moins bons les mauvaises. Donc il est difficile de savoir ce qui est un facteur réel de réussite : sont-ce les écoles qui sont bonnes, ou les élèves qui les composent ?

12/ 3 facteurs déterminent la qualité de l’éducation : le terreau familial, l’école (la qualité des professeurs et la pédagogie), la non-mixité.

13/ Il faut distinguer le nombre d’élèves par classes du nombre d’élève par professeurs ou par écoles. Ce qui compte c’est le nombre d’élèves que gère un professeur, plus que le nombre d’élèves qu’il y a dans une classe.
L’élève réussit mieux dans les petites structures que dans les grands établissements.

14/ Le groupe est très important pour la jeunesse. La mixité éclate le groupe et dissout la camaraderie, elle ne permet pas la cohésion, ce qui nuit à l’intégration des garçons et des filles.

15/ Si la non-mixité est meilleure, pourquoi l’école non-mixte est-elle minoritaire ? On a perdu la tradition de la non-mixité. Il est difficile de revenir sur ce qui existe car il faut d’abord changer les cadres mentaux. Il est difficile aussi, pour les pédagogues qui ont promu la mixité, de reconnaître qu’ils se sont trompés.
La mixité répond à une vision idéologique de la personne humaine. C’est la victoire du genre sur la différenciation sexuée. C’est pourquoi la non-mixité gêne autant les pédagogues.

16/ La mixité va de pair avec la disparition des arts libéraux et des sciences humaines du cadre de l’école. Il y a une peur de la culture, une volonté de rompre avec la culture, jugée bourgeoise ou conservatrice.
L’école est réduite à une fonction utilitaire et matérialiste. Il faut former des travailleurs pour l’entreprise, inculquer des compétences, des savoir-faire. Les savoir-être ou la culture n’ont plus leur place à l’école. La mixité s’inscrit dans ce cadre général de refondation de l’homme, qui passe notamment par la négation du sexe et de la culture.

17/ En Espagne le genre a été promu pour déconstruire les sexes et les relations familiales. Volonté de déconstruire les hommes et les femmes pour fonder une autre société. Par exemple, les surveillants, lors des récréations, doivent veiller à ce que les élèves n’aient pas de jeux sexués : les filles doivent jouer au football et les garçons faire de la corde à sauter. Des sanctions sont prévues par le ministère de l’égalité à l’encontre des surveillants des écoles qui favoriseraient des jeux sexués.

Facteurs de réussite des établissements scolaires :

Les facteurs de réussite d’un bon établissement scolaire sont les suivants :

1/ Que les professeurs soient entièrement dédiés à leur tâche d’enseignement.
2/ Que les professeurs puissent se former tout au long de leur vie professionnelle, dans les questions pédagogiques comme dans les questions académiques.
3/ Que les familles soient pleinement impliquées dans l’éducation de leurs enfants. Cela passe par le suivi des enfants à la maison, et aussi par une relation de confiance avec l’école où sont scolarisés leurs enfants.
4/ Que les professeurs, comme les parents, aient conscience de ce que peut donner l’enfant, pour lui fixer des objectifs qu’il puisse atteindre.
5/ Diminuer le nombre d’élèves par classe n’a pas de conséquence sur l’augmentation des résultats. En revanche, une petite structure permet davantage de réussite.
6/ Il n’y a pas de lien entre l’augmentation des moyens financiers pour l’école, et l’augmentation des résultats scolaires.

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