Printemps arabes : 10 ans après

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jeudi 11 février 2021

Déjà dix ans que s’est déroulés le mouvement des printemps arabes, parti à l’hiver 2010-2011 de Tunisie puis transmis à l’Égypte, à la Lybie, à la Syrie et au Yémen. Un mouvement qui a d’abord laissé interdites les chancelleries occidentales avant de susciter un engouement sans borne. Les belles promesses ont fleuri : la démocratie devait se lever dans la région, le Maghreb et le monde arabe devaient suivre la voie de l’Europe et connaitre, eux aussi, leur moment démocratique. Comme l’Europe de l’Ouest en 1848 avec son printemps des peuples, comme l’Europe de l’Est en 1989 avec sa révolution de velours, le monde arabe connaissait son printemps politique. Dix ans après, quel bilan en tirer ?

En dix ans, rien n’a changé

À l’échelle du monde arabe, rien de neuf n’a émergé. La Tunisie a certes abandonné Ben Ali, mais un gouvernement islamiste a gagné le pouvoir. En Égypte, après la très brève parenthèse des Frères musulmans, les militaires sont revenus aux affaires, non plus avec Moubarak, mais avec Al-Sissi. En Algérie, rien n’a changé, en dépit des mouvements de protestation de 2019. Bouteflika est certes parti, mais il a été remplacé par un autre membre du système politique. En Syrie, Bachar Al-Assad, dont on promettait qu’il n’en avait plus pour longtemps, est toujours au pouvoir. Le moment État islamique semble se refermer et ne rester qu’une parenthèse. Au Yémen, la guerre se poursuit, terrible et dure, mais personne ne s’en intéresse. Seule la Lybie dénote un peu, il est vrai aidé par l’intervention franco-anglaise de 2011. Le pays est divisé entre est et ouest sans qu’une réconciliation n’apparaisse possible pour l’instant. Sans cette intervention, Kadafi aurait très probablement maté la révolte et serait resté au pouvoir. Dix ans après, quel bilan ? Rien pourrait-on dire. Rien n’a changé et une personne qui se serait tenue éloignée des questions de la région depuis 2011 et qui s’y plongerait de nouveau ne trouverait aucune différence notable, nonobstant ici ou là le changement du dirigeant, chose bien normale en dix ans. Ce qui n’a pas changé non plus, c’est la cécité d’une partie des dirigeants européens.

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