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jeudi 14 mai 2020
Les illusions n’ont duré qu’un temps. Dans les années 1960, de nombreux observateurs, géographes, économistes, hommes politiques placent des espoirs immenses dans Madagascar. L’île vient de gagner son indépendance en mettant un terme à la présence française qui avait commencé en 1883. D’abord protectorat, puis « Colonie de Madagascar et dépendances » et enfin « territoire d’outre-mer », l’île malgache devenait autonome. On lui promettait un grand avenir et un grand développement. Les investisseurs devaient se précipiter dans cette île qui, il est vrai, à de nombreux atouts. Géographique d’abord, comme point de passage de l’océan indien, à cheval entre l’Asie et l’Afrique, fermant le canal du Mozambique. Madagascar est un point de passage obligé. L’île est grande, même si elle est peu peuplée. Son potentiel agricole est réel et beaucoup rêvaient d’industrialisation, sur le mode soviétique. Le soleil ne pouvait que briller à Madagascar.
Le non-développement de Madagascar
Soixante ans après l’indépendance, il y a bien longtemps que les rêves et les espoirs se sont dissipés. L’île n’a jamais décollé, la pauvreté est endémique et sans issue. Les chiffres sont terribles : 92% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le pays est l’un des plus touchés au monde par la malnutrition, un enfant sur deux de moins de 5 ans souffre de retard de croissance. Le pays est incapable de produire le riz nécessaire à l’alimentation de ses 26 millions d’habitants et près de 12 millions d’entre eux n’ont pas accès à l’eau potable. Entre les rêves et la réalité, le fossé est immense. De nombreuses raisons peuvent être invoquées pour comprendre et expliquer ce non-développement : les problèmes politiques (Madagascar cumule les coups d’État et les renversements de régime), les mauvais choix économiques (le socialisme à la mode soviétique), l’apathie des populations, la corruption et la violence endémique. En dépit des aides, des interventions des ONG et des humanitaires, Madagascar n’a pas réalisé les promesses placées en elle.
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