Les Syriaques : un grand peuple méconnu

Vous êtes ici : Accueil > Articles > Les Syriaques : un grand peuple méconnu

dimanche 3 novembre 2019

C’est un truisme que de dire que l’Orient est compliqué. Dans cette zone géographique assez restreinte, entre le Croissant fertile, la Méditerranée et le Caucase, des couches de peuples, de cultures et de civilisations se superposent depuis des millénaires. On parle beaucoup des Kurdes, des Arméniens, des Turcs, des Arabes… mais il y a un autre peuple, ancien et riche, oublié pourtant, les Syriaques.

Une langue puis un peuple

Le syriaque est à l’origine une langue sémitique dérivée de l’araméen, qui existe depuis le XIIIe siècle avant Jésus-Christ. Il est un dialecte de l’araméen, parlé dans la région d’Édesse. Langue orale, il est devenu une langue écrite vers le 1er siècle. Il devient la langue des premiers chrétiens, et notamment du Christ, ce qui contribue à sa diffusion dans l’ensemble du Levant. D’une langue, le syriaque, il devient un peuple, les chrétiens syriaques, c’est-à-dire ceux qui parlent cette langue et dont la liturgie est célébrée en syriaque, contrairement aux chrétiens dont la liturgie est célébrée en grec ou en latin. Les chrétiens syriaques sont donc les chrétiens d’Orient, qui jouent un rôle essentiel dans la diffusion du christianisme au Proche-Orient puis dans toute l’Asie.

Avant même l’édit de Milan (313) qui autorise la pratique du culte chrétien dans l’Empire romain, les Syriaques partent à l’assaut de l’Asie pour l’évangéliser. Le christianisme se diffuse par les anciennes routes d’Alexandre, celles qui ont connu la vague d’hellénisation des royaumes macédoniens. On retrouve ainsi des églises syriaques en Perse, en Afghanistan, en Inde, en Chine et jusqu’au Japon et chez les Khmers. Ces églises sont certes petites, mais elles montrent que le christianisme n’est pas parti uniquement en direction de l’ouest avec Paul, mais aussi vers l’est, avec Mathieu et les syriaques. L’évangélisation s’est très bien implantée dans l’Empire romain, beaucoup moins dans les empires asiatiques, où il n’a subsisté que par traces, avec des communautés persistantes jusqu’à l’arrivée des missionnaires européens au XVIe siècle.

Lire la suite

Thème(s) associés :

Par Thèmes