Le socialisme urbain tue la ville

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jeudi 4 juillet 2019

Le socialisme est très prévisible : il assure la faillite de tous les systèmes où il est appliqué. Cela est valable pour un secteur économique, un pays, une ville. La ville est un objet d’étude géopolitique curieux. Elle est essentielle, puisque c’est là que se concentre la population, la richesse économique, les lieux de pouvoirs. Mais elle occupe un espace beaucoup plus restreint que les campagnes, donc moins visible au niveau de la cartographie. Un point a moins d’effet qu’un espace. Raison pour laquelle, entre autres, l’objet urbain est assez peu étudié. Paris fait de moins en moins rêver : prix du logement très élevé, insécurité, congestion des transports, risque d’attentat, etc. Longtemps, la capitale a été perçue comme un lieu de promotion humaine. Aujourd’hui, elle est vue par beaucoup comme un lieu répulsif que l’on souhaite quitter. Effet de mode ? Pas seulement. Cela est dû à la confrontation de deux réalités : l’amélioration des villes moyennes, la dégradation de Paris, sous l’effet du socialisme municipal.

Paris perd son avantage comparatif

Dans les années 1960-1970, il y avait un vrai avantage comparatif à habiter à Paris. On y trouvait des emplois très qualifiés, un meilleur salaire, et un mode de vie plus qualitatif qu’en province et, a fortiori, à la campagne. À Paris, les films sortaient au cinéma plutôt qu’en banlieue. Les magasins étaient plus modernes, plus liés à la mode. On trouvait aussi des musées, des théâtres, des expositions qu’il n’y avait pas ailleurs. Un idiot à Paris, film de Serge Korber paru en 1967, illustre cet état de fait. Jean Lefebvre, dans l’un de ses meilleurs rôles, est débarqué de l’Allier aux Halles de Paris. Il découvre les feux tricolores, la vie parisienne et la Tour Eiffel. Le contraste entre sa vie provinciale et la vie parisienne est immense. Aujourd’hui, il y a assez peu de différences fondamentales entre une vie à Moulins et une vie à Paris.

La technologie a permis d’araser l’espace et de réduire l’avantage comparatif de la capitale. Les films sortent au cinéma en même temps, les grandes villes de province ont presque toutes des zéniths qui reçoivent les tournées parisiennes, la télévision aplanit l’espace et raccourcis le temps de diffusion des modes entre la région capitale et les villes de province. L’équipement des maisons et appartements ne présente plus de différences fondamentales entre les villes, à l’inverse de ce qui existait encore dans les années 1970. Un autre film en témoigne, Le clan des Siciliens (1967) et l’appartement moderne en formica orange de Vittorio Manalese (Jean Gabin). Avec Netflix et Amazon, l’espace est effacé. À condition de disposer d’une bonne connexion internet, chacun a accès aux séries, aux livres et aux objets, sans nécessité d’habiter à proximité d’un cinéma, d’une librairie universitaire et d’un bazar de l’hôtel de ville. La capitale, onéreuse, congestionnée, bruyante, est donc dévalorisée.

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