La France orange mécanique

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mardi 5 février 2013

Toutes les 24 heures : 13 000 vols, 2 000 agressions, 200 viols. Voici les chiffres condensés par Laurent Obertone, dans son livre consacré à la violence en France, La France orange mécanique.

Le journaliste a enquêté sur les violences commises contre les personnes et les biens. Collectées et rassemblées, cela donne des sueurs froides. Le nombre est important, mais l’auteur montre surtout que les actes de violence ne cessent d’augmenter depuis les années 1970, atteignant des proportions non atteintes au XXe siècle.
Avec la violence, ce qui stupéfie également, c’est la barbarie des crimes commis. Nombre de viols, commis dans des conditions épouvantables, des tortures, des mutilations, des violences répétées et des acharnements contre les personnes. La violence n’est pas seulement en augmentation dans les actes, mais aussi dans l’ampleur de ces actes.

À côté de cette violence, figure l’impunité des crimes commis, ce qui est une autre forme de violence à l’égard des victimes. Des violeurs écopent de sursis ou de peines de prison légères, ce qui les laisse en liberté, faisant d’eux rapidement des récidivistes.

L’accumulation de ces faits et du manque de sanctions a quelque chose d’oppressant et de terrifiant. C’est l’impression que rien ne peut être fait, que nous sommes contraints de subir la violence d’individus décivilisés et dangereux, avec la quasi-certitude que ceux-ci ne seront pas punis. D’autres livres sur ce thème ont paru, avec à chaque fois la même litanie et la même brutalité des faits. Si la réalité est mieux connue, les faits ne s’inversent pas. Cette orange mécanique semble inéluctable et irrépressible. C’est pour cela que l’auteur a donné à ses chapitres une allure de compte à rebours, allant de 10 à 0. Avec cette ultime question : « Quand la réaction limite aura-t-elle lieu ? Nul ne le sait. Aura-t-elle lieu un jour ? Nul ne le sait. »

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