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jeudi 2 juillet 2020
En géopolitique, on revient toujours au basique : contrôler un territoire. Le contrôle se fait à des fins économiques (accès à des ressources nécessaires) avec l’appui de l’armée, s’inscrivant dans un discours justificateur. C’est ce que l’on appelle la puissance. Les territoires qui suscitent des convoitises de contrôle sont généralement des points de passage, cols, détroits, etc. ou bien des espaces riches, plaines, zones pétrolières, zones minières, etc. Les affrontements entre la Chine et l’Inde autour de la frontière du Cachemire n’échappent pas à cette règle et rappellent les combats européens dans la Valteline. Pour la première fois depuis 1967, les armées chinoises et indiennes se sont accrochées, causant la mort de plusieurs dizaines de soldats. Ce n’est pas un petit événement : deux puissances nucléaires, démographiques et économiques en sont venues à ouvrir le feu de façon mutuelle et à abattre des soldats adverses. Avec les événements de Libye et les rodomontades turques, nous voyons réapparaître des conflits très classiques opposant des États entre eux. Ce ne sont ni des guerres tribales ni des luttes évanescentes contre le terrorisme, mais des conflits directs et francs entre États, mobilisant toutes les structures et techniques de la guerre d’armée. Cette situation rappelle les années 1910 où la France avait les yeux focalisés sur les guerres coloniales et où la guerre, la vraie, est venue d’une très classique guerre d’État.