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jeudi 27 février 2020
Le salon de l’agriculture est un événement annuel assez curieux : des paysans viennent à Paris, des urbains ont l’impression d’aller à la campagne, des politiques se sentent obligés de passer leur journée dans les traverses pour se montrer « proches du terrain » et au « contact des territoires » (on ne dit plus province depuis quelque temps, mais territoire, comme si les villes n’étaient pas territorialisées). Tout le monde répète à l’envie que l’agriculture est « une chance pour la France », au moment même où, d’une part, des agriculteurs se suicident dans une grande indifférence et où, d’autre part, la peur irrationnelle de la science et du progrès fait raconter n’importer quoi à des pseudo écologistes. Beaucoup parlent ainsi du « bio » sans savoir de quoi il s’agit et semblent confondre le jardinage de leur carré de jardin avec l’agriculture, qui est une activité bien particulière et très diversifiée.
Une amélioration constante de la qualité et de la quantité
La France et l’Europe ont connu depuis deux siècles une rupture historique majeure : nous sommes passés d’une société de pénurie à une société d’abondance. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la famine et la disette ont été éradiquées. Ce n’est pas rien. Il suffit de relire les textes de l’hiver 1710, date de la dernière famine en France causée par le refroidissement climatique du petit âge glaciaire, un printemps froid et un été pluvieux, pour se rendre compte de ce qu’est une famine. Les mémoires des lettrés de l’époque relatent la présence de corps décharnés dans les villes et des cadavres de morts de faim dans le bas-côté des chemins. Cet épisode terrible est aujourd’hui heureusement révolu.
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