Sur les routes du Tour

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jeudi 13 juillet 2017

Ne boudons pas notre plaisir de retrouver le Tour de France pour trois semaines de course. C’est la compétition sportive la plus suivie au monde : 10 à 12 millions de spectateurs sur les bords de la route, des étapes diffusées dans 190 pays, pour 100 chaînes dont 60 qui diffusent en direct. La nouveauté de cette année est que France Télévision diffuse l’intégralité des étapes en direct, alors que jusqu’à présent seules quelques étapes avaient ce privilège.

Le Tour, c’est certes le cyclisme et les exploits de coureurs hors du commun, mais ce sont aussi des paysages et des terroirs sensationnels que les caméras filment et diffusent de part le monde. C’est l’image de la France diffusée dans le monde, tous les ans pendant trois semaines, et à ce titre beaucoup plus vendeur pour notre pays que les Jeux olympiques. Trois semaines où des Américains, des Australiens, des Asiatiques, des Européens, découvrent les paysages de France, apprennent l’existence de la ville de Séverac l’Église (la plus petite ville étape de cette année) et ancrent dans leur mémoire les noms mythiques du mont Ventoux, du Tourmalet, des Champs-Élysées. Les routes du Tour dessinent une géopolitique de la France qui associe terroirs, exploits sportifs, combats épiques, morts et accidents.

On pourra rétorquer qu’il y a le dopage. Certes oui, comme dans tous les sports professionnels. Le dopage est au sport ce que la dette est aux politiques publiques : tout le monde s’en offusque, mais tout le monde en demande parce qu’on veut plus de spectacles et d’exploits. La question est de savoir pourquoi le Tour fut si attaqué pour le dopage et pourquoi d’autres sports, comme le football, sont épargnés par les attaques. Il y a là le rôle de la guerre économique, des passions politiques et des attaques de la désinformation. Le Tour, comme sport populaire, à l’instar de la corrida, des 24 Heures du Mans, de la course Monte-Carlo, ne répond pas à l’idéologie constructiviste socialisante, contrairement à ce qu’est devenu le football qui passe par-delà les nations et les cultures. C’est en 1998 que le Tour a commencé à être attaqué pour le dopage, au moment même où l’on célébrait la coupe du monde de foot et la France black-blanc-beur. Le sport n’est jamais neutre, il renvoie à des idéologies, des luttes politiques, des intérêts stratégiques.

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