Petite philosophie de l’enfance

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dimanche 30 juillet 2017

Un personnage d’aventure

Après avoir écrit un Nouvel âge des pères (2015), Chantal Delsol s’intéresse cette fois-ci à l’enfance en nous proposant cette petite philosophie de l’enfance nommée Un personnage d’aventure.
L’enfant est à la source de l’humanité et tout ce qu’il apprend et tout ce dont il s’imbibe forment l’adulte qu’il sera. D’où la grande importance de l’éducation et de la formation de la jeunesse et du soin qu’il faut lui apporter. Ce faisant, la philosophe s’interroge sur l’amour que l’on doit porter à l’enfant, sur la place du nom, de l’éducation, de la transmission, qui sont tout autant des façons de l’inscrire dans une histoire, une généalogie, que de lui donner les ailes nécessaires à sa libération. L’enfant doit être protégé, on doit lui apprendre le recueillement, la contemplation, mais il est également nécessaire de lui permettre de s’ouvrir sur le monde et de ne pas l’enfermer dans les vases clos de la trop grande protection.

Fidèle aux analyses portées dans ses précédents ouvrages, elle montre que trois courants philosophiques se dessinent. Celui de l’holisme, qui vise à faire de l’enfant un élément du tout, de la communauté sociale, où celui-ci n’aurait pas de personnalité et devrait endosser le rôle que lui destinent ses parents, sa communauté, sa classe sociale.
L’autre courant est plus directement constructiviste. L’enfant serait sans maître et sans généalogie, sans racine, et devrait cultiver une liberté absolue qui ne le rattacherait à aucune histoire ni à aucune tradition. Chaque enfant serait alors une nouvelle génération, une feuille blanche, sur lesquelles l’homme serait libre d’écrire.
Enfin, le troisième courant, personnaliste, considère l’enfant pour ce qu’il est : un être s’inscrivant dans une histoire qui vient avant lui, mais dont il peut s’affranchir. L’éducation de l’enfant doit lui permettre de développer ses talents, de révéler sa personnalité, sans considérer qu’il est totalement redevable à son milieu ni qu’il ne dépend de personne ni d’aucune histoire.

C’est là le défi que pose l’éducation et la façon dont on doit la situer par rapport à l’enfance et à ses potentialités, mais aussi à ses dangers. L’enfant est l’avenir de l’homme et de toute la société, raison supplémentaire donc pour y prendre garde et pour accorder une grande importance à ce moment majeur de son histoire.

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