Orphée

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mercredi 6 août 2014

Apollon et Orphée sont les deux poètes mythiques de la Grèce. Intéressons-nous aujourd’hui au deuxième, à savoir Orphée.

Pour les cinéphiles ce nom fait immédiatement référence au célèbre film de Jean Cocteau réalisé en 1950, avec la participation de Jean Marais et de Maria Casarès.

Chez les Grecs Orphée est l’archétype du poète. Par son chant il est capable de charmer les bêtes et les arbres, et même les pierres se laissent séduire par sa musique. La légende rapporte qu’il vient de Thrace, région située au nord de la Grèce, et qu’il était un fidèle du dieu Dionysos.

Mais ce qui inspire le plus chez lui c’est bien évidemment son histoire d’amour avec Eurydice, son épouse. Orphée aime cette belle grecque, et décide de l’épouser. Mais le malheur survient chez ces deux êtres : poursuivie par Aristée , Eurydice marche sur un serpent, se fait mordre, et meurt quelques instants plus tard, le jour même de ses noces. Orphée est tellement bouleversé par cette mort qu’il se retire pour pleurer et ne charme plus les hommes et les bêtes de ses chants. Il décide alors de descendre aux Enfers pour revoir Eurydice et la ramener dans le monde des vivants. Orphée descend donc, il passe le fleuve Tartare et convainc Perséphone de le laisser passer. Celle-ci accepte qu’il ramène Eurydice, à condition qu’il ne la regarde pas avant d’être sorti des Enfers. Enfin il retrouve Eurydice, lui prend la main et la ramène vers le monde des vivants. Mais, alors qu’ils sont sur le point de sortir des Enfers, Orphée oublie la promesse faite à Perséphone. Se retournant il jette un regard versa bien aimée, et aussitôt celle-ci disparaît. Ne reste alors que les cris et les plaintes du poète, qui appelle en vain son épouse, et les yeux qui la voient disparaître à jamais.

Morfondu par la douleur, Orphée se retire en Thrace, et ne chante plus ni pour les hommes ni pour les plantes, mais pour lui seul et son amour perdu. Ovide raconte que les femmes Traces étaient si jalouses de lui et de sa fidélité qu’elles décidèrent de le tuer. Se saisissant de lui elles le déchirèrent après l’avoir lapidé, et jetèrent son corps et sa tête dans l’Hèbre. Là, la tête coupée du poète possédait encore la parole, et tandis que les flots emportaient ses membres sa bouche continuait de crier le nom de son épouse : « Eurydice ! Eurydice ! ».

Orphée donna l’orphisme, une religion fondée sur des cultes à mystère et la récitation de textes attribués au poète. Cette doctrine, assez proche du pythagorisme, a séduit un certain nombre de Grecs, dont Platon et ses disciples. On la retrouve ensuite à Rome où elle connut une certaine vigueur durant les premiers temps de l’Empire, avant de devenir un terme très péjoratif, et de disparaître. Les orphistes croyaient à la transmigration de l’âme et à la réincarnation. Ce culte ne fut jamais majoritaire mais il a beaucoup influencé les écrivains et les intellectuels de la Rome impériale.

Orphée est toujours une figure importante du monde littéraire, et les films de Cocteau sur ce sujet n’ont fait que lui donner une nouvelle jeunesse, la jeunesse de la fidélité et de l’attachement à l’épouse aimée.

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