Oreste

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jeudi 30 janvier 2014

Le sang qui souille depuis trois générations la famille des Atrides va-t-il cesser de couler ? Par le meurtre d’Agamemnon Égisthe a pu croire meurtre un terme au destin et aux oracles que les dieux ont prédit. Mais sa main n’a pas été assez loin, il n’a pas réussi à tuer le jeune Oreste que sa sœur, Electre, a caché, afin de le protéger. Le jeune homme est donc partit en Phocide, chez l’un de ses oncles. Il grandit là-bas, ruminant les histoires de sa famille, pensant aux meurtres commis, aux vengeances à accomplir, au destin à achever. Devenu adulte il rêve de venger son père, de reprendre son trône, en tuant l’amant de sa mère, et sa mère elle-même. La machine infernale de la tragédie grecque ne s’est pas endormie, elle a pu s’assoupir un instant, quelques ans, mais c’est pour mieux repartir une fois que le cours de l’histoire s’accélère.

Il revient donc à Argos, l’épée à la main, la conscience résignée, et il accomplit le meurtre qu’il devait faire : tuer Égisthe, et tuer sa mère. Pour le premier crime il n’y a pas de problème, pour le second les dieux se déchainent : le voilà matricide. A cause de ce geste il ne peut pas gouverner sa cité car il est un paria, un homme rejeté et poursuivi sans cesse par les Erinyes, chargées d’exécuter les malédictions lancées sur ceux qui ont commis des meurtres ignobles, en les pourchassant partout où ils se rendent, et pouvant même aller dans les Enfers.

Oreste n’a donc plus de tranquillité, il ne peut se reposer, il ne peut fuir. Personne ne cherche à venger Égisthe, personne ne cherche à le tuer, et pourtant il doit perpétuellement fuir devant le destin et la malédiction qui s’acharnent sur lui. Il trouve finalement refuge à Athènes, où il se fait juger par les membres de l’Aréopage. Ceux-ci décident de l’absoudre du meurtre de sa mère, mettant ainsi un terme à la poursuite des Érinyes. La terrible roue de l’histoire des Atrides semble enfin s’arrêter : Oreste peut rentrer à Argos et régner sur sa cité, et c’est même son fils –Tisamène- qui peut lui succéder, sans que la vengeance de quiconque, définitivement brisée, ne s’acharne plus sur la famille.

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