Livre des commémorations nationales

Le livre des commémorations

Avec l’affaire Charles Maurras, on a beaucoup parlé cette année du Livre des commémorations nationales. Je contribue à l’écriture de quelques notices chaque année, et c’est toujours un plaisir que de me prêter à cet exercice. Pour l’édition 2018, j’ai écrit les notices consacrées à l’épidémie de grippe espagnole, la découverte de l’eau oxygénée et la notice sur Georges Leclenché, l’inventeur de la pile électrique.

Je ne reviendrai pas ici sur la bien inutile polémique sur Charles Maurras. Ce livre des commémorations est réalisé sous le patronage d’historiens et d’académiciens reconnus et estimés. Sa présentation annuelle donne lieu à une cérémonie officielle au sein même de l’Institut de France et des historiens et des personnalités de renom participent aux rédactions des articles et des notices. Commémorer n’est nullement approuver ou acquiescer. C’est se souvenir d’un homme ou d’un événement, ne pas laisser faire l’œuvre de l’oubli, soit pour se féliciter soit pour éviter le mal. Depuis 2014, un cahier spécial de ce livre est consacré à la Première Guerre mondiale. Ce n’est évidemment pas pour se réjouir de cette guerre et souhaiter son retour, mais au contraire rappeler, pour éviter que de tels drames ne se reproduisent. Il est dommage que sans avoir lu le texte, et pour de basses raisons politiques, une polémique stérile ait émergé. Le texte consacré à Charles Maurras fut rédigé par le Professeur Olivier Dard, officiant à la Sorbonne, et est d’un remarquable équilibre quant à la personnalité complexe de Maurras. Rien à voir bien sûr avec les critiques de quelques présidents d’association et d’un ministre anonyme.

À ceux qui aiment l’histoire, je conseille vivement l’acquisition de cet ouvrage, que l’on trouve en librairie. Il offre un remarquable almanach sur les événements de la France, dans l’ensemble des domaines (politique, culturel, scientifique, militaire…) et dans l’ensemble des temps, de l’antiquité à nos jours. Il est un petit guide d’histoire de France qui aborde celle-ci de façon totale, comme le prouvent ces notices sur la grippe espagnole, l’eau oxygénée et la pile électrique. L’iconographie est soignée. Les photographies sont bien choisies, de même que les gravures et les tableaux qui ornent ces pages. À elle seule, l’iconographie mérite le détour et contribue à la grande qualité de ce livre. C’est bien dommage que cette collection ne soit pas connue du grand public et tant mieux si cette polémique stérile peut contribuer à faire connaître le livre des commémorations nationales, dont la lecture et l’effeuillage sont toujours un plaisir.