Infiltration criminelle dans le golfe de Guinée

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vendredi 9 octobre 2020

Le bras de fer sahélien contre la pénétration islamiste est en train de se déplacer vers le sud pour atteindre le golfe de Guinée. Après le Burkina-Faso, le Niger et le Nigéria, c’est désormais la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin qui sont sous menace islamiste. Ces derniers arrivent par le nord et s’infiltrent dans les pays en direction de l’accès maritime. Plusieurs phénomènes sont en jeu : la présence musulmane au nord, dont une partie de la population est en train de basculer dans l’islamisme, les rivalités ethniques, la connexion au réseau de trafics de drogue. Longtemps épargné par la drogue, l’Afrique est devenue depuis une dizaine d’années l’eldorado des substances illicites que l’on trouve désormais assez facilement. Cela s’explique par la recherche de nouveaux marchés pour les cartels, l’accroissement du mode de vie d’une petite élite urbaine, la diminution des coûts de fabrication grâce à l’introduction des drogues de synthèse. Les syndicats du crime nigérian jouent un rôle majeur dans ces trafics qui leur rapportent beaucoup. Alors que jusqu’aux années 2015 la drogue était fabriquée ailleurs (notamment Inde et Colombie) et importée en Afrique, depuis ces années-là de plus en plus d’usines à drogue sont directement installées au cœur du continent, dans les régions qui échappent au contrôle des États. Étant plus petits et plus mobiles, les laboratoires n’ont plus besoin d’être domiciliés loin pour être efficaces. C’est aussi l’assurance d’être au plus près des marchés et de diminuer les temps de transport. Une délocalisation de la production de drogue qui permet à l’Afrique de s’insérer dans ces connexions mondiales, ce qui n’est pas nécessairement une bonne nouvelle.

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