La liberté religieuse en Arabie Saoudite

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jeudi 26 avril 2018

Voilà un voyage qui a fait peu de bruit alors même qu’il est très important. Le cardinal français Jean-Louis Tauran s’est rendu une semaine en Arabie Saoudite, du 13 au 20 avril, pour rencontrer les dignitaires politiques et religieux du pays ainsi que les communautés chrétiennes qui y sont présentes. Le cardinal Tauran est le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et l’un des plus fins diplomates du Saint-Siège. Son poste n’est pas évident, car lorsque l’on dirige le ministère du dialogue interreligieux on ne peut pas faire autrement que d’enchaîner des banalités et de promouvoir « le dialogue » terme fourre-tout pour désigner généralement une attitude attentiste qui n’aborde pas les problèmes de fond et qui reste en surface des choses. Tel n’est pas le cas du cardinal Tauran qui, avec la prudence diplomatique qui sied lorsque l’on aborde le point délicat du terrorisme en islam, a su déjà dire des choses de façon claire et directe. C’est une visite sans précédent qui s’est déroulée la semaine dernière, durant laquelle le cardinal Tauran a rencontré le roi d’Arabie Saoudite, accompagné du ministre de l’Intérieur, le prince Mohammed ben Nayef ben Abdelaziz Al Saoud, le ministre des Affaires étrangères, Adel ben Ahmed al-Joubeir et le Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, le Sheikh Mohammed Abdul Karim Al-Issa.

Lors de sa visite en Arabie Saoudite, il n’a pas dit des choses nouvelles, mais en un lieu nouveau. Il a dit des choses que l’on a déjà dites ailleurs, mais jamais dans la patrie du wahhabisme, et face aux soutiens du terrorisme islamiste et de Daech. C’est en cela que cette visite est mémorable. Lors d’un discours à la Ligue islamique mondiale, le cardinal a ainsi rappelé le véritable sens du martyre : « La religion est ce qu’une personne a de plus cher. C’est pour cela que certains, lorsqu’ils sont amenés à choisir entre conserver la foi ou rester en vie, préfèrent accepter de payer le prix fort : ce sont les martyrs de toutes les religions et de toutes les époques ». Le martyre n’est pas donner la mort, comme le font les suppôts de l’islamisme, mais refuser de renier ce qui nous tient le plus à cœur. C’est une différence fondamentale entre les chrétiens persécutés en Irak et leurs persécuteurs.

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