La ceinture islamiste occitane

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vendredi 18 janvier 2019

L’analyse des départements où habitent les personnes fichées pour radicalisation et les islamistes fait apparaître sans surprise dans le peloton de tête les grands centres urbains : la Seine-Saint-Denis, Paris et sa couronne, la vallée du Rhône (Lyon, Villeurbanne), le Nord, l’Alsace et la région marseillaise. Sans surprise, parce que ce sont les régions les plus peuplées et celles où la présence de populations musulmanes est la plus forte. Plus étonnant en revanche, apparaît dans les premiers postes une ceinture occitane de l’islamisation, qui part de l’Ariège pour aller jusqu’aux rives de la Méditerranée, en passant par Toulouse et Carcassonne. Le département du Tarn est ainsi l’un de ceux où il y a le plus d’islamistes rapportés à la population. Cela surprend, car ce sont des régions rurales et de villes moyennes, avec peu de grands ensembles et peu de concentration de populations venant du monde musulman. On y trouve le village d’Artigat, dans l’Ariège, 600 habitants et centre du djihadisme français. On y trouve la banlieue toulousaine et ses frères Merah, ainsi que la ville de Trèbes, celle de Lunel et Castres, où des attentats furent perpétrés contre les militaires parachutistes. Cet état de fait s’explique par l’histoire de la région.

Appel de main d’œuvre maghrébine

C’est à la fois une région rurale, de vignes et de cultures maraîchères, qui nécessite donc beaucoup de main-d’œuvre, et une région d’industries diffuses dans le tissu urbain de villes moyennes. À Castres, ce sont les laboratoires Pierre Fabre. À Mazamet, et à Castres aussi, ce sont les tanneries, grâce aux peaux venues du Massif central. Il y a ainsi eu toute une petite industrie, qui a perduré jusque dans les années 1970, de fabrication d’outils agricoles, de conserverie, de transformation alimentaire, de textile, qui a fait appel à de la main-d’œuvre venant des territoires alors français : Maroc, Algérie, Tunisie. Ces populations se sont donc installées dans ces régions de moyenne ruralité. À la fermeture des usines, elles sont restées au chômage et ont vécu en cercle clos, avec leurs enfants et leurs petits-enfants. C’est cette génération-là qui, aujourd’hui, prend le chemin de l’islamisme.

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