La Picardie

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lundi 14 avril 2014

Des plateaux, largement ondulés, des vallées, qui coupent ces plateaux, une côte basse, qui s’étend vers la mer, tels sont les trois aspects de la Picardie. Sur la craie du plateau, un manteau de limon, le lœss, épais de 3 à 7 mètres, recouvre la roche, assurant à la région une grande fertilité, contrairement à la Champagne. C’est le domaine du blé et de la betterave à sucre et du bétail engraissé aux plantes fourragères. La population se concentre dans de gros villages aux maisons serrées, afin de limiter l’utilisation de l’espace. Les terminaisons en « court » dénotent l’origine agricole de ces villages, cortis signifiant « cour de ferme ».

Une grande région industrielle

Au travail de la terre les paysans picards ont joint le travail du textile, développant ainsi une grande industrie à façon. La laine des moutons, le lin, le chanvre, étaient tissés et filés, les vêtements exportés vers Paris, le grand marché urbain tout proche. Ce travail était réalisé à la maison, souvent l’hiver, quand les champs ne nécessitaient plus de travail. A partir de 1840 cette industrie a eu tendance à se concentrer dans des usines, tournées essentiellement vers cette production. Puis au cours du XXe siècle la bonneterie s’est faite submergée par des articles venant de l’extérieur. Saint-Quentin fut ainsi la grande ville du coton, al viloel des tissus imprimés et des broderies, quand Amiens était réputé pour ses velours, que ce soit pour les vêtements ou pour l’ameublement.

Les vallées

Les vallées sont profondes et coupent largement les plateaux de crayeux. Les rivières semblent stagner, du fait de la faible déclivité du terrain, ce qui crée de nombreux lacs et étangs. La Somme elle-même ne prend sa source qu’à 80 mètres de hauteur, ce qui est bien peu pour une rivière aussi importante. Les cultivateurs ont empiété sur les marécages tourbeux, ils les ont drainés, et les ont transformés en prairies ou en petits jardins maraîchers. Ces jardins portent le nom d’hortillonnage, et sont encore visibles à Amiens et vers Abbeville.

Une région de marche

En Picardie nous sommes déjà à la limite de la France, c’est-à-dire à la limite de l’Ile-de-France. C’est une région qui sert de zone tampon entre la région de Paris et les Flandres, donc les pays germaniques, ce qui fait d’elle la route appropriée et choisie des invasions. Cela oblige les villes à se protéger, à s’entourer de murailles, et à se défendre lors des attaques. Amiens, Corbie, Péronne, Ham, ont toujours été des villes militaires, et pas seulement pendant la Première Guerre mondiale. Cette région riche, ce dont témoigne la magnificence de ces cathédrales, a toujours dû vivre avec la guerre.

La côte

Entre le Boulonnais et la Normandie, la côte picarde s’étend le long de la mer. A marée basse les plages s’étendent sur plusieurs kilomètres, nourries continuellement par les apports en sables et en galets venant des marées. La marrée apporte aussi son lit de vase, ce qui obstruent les estuaires et agrandit les côtes. Abbeville a ainsi cessé d’être un port de mer en 1835. Sa falaise, autrefois battue par la mer, se trouve maintenant à quelques kilomètres à l’intérieur des terres. Le Picard est avant tout un terrien, il regarde peu vers la mer, qui, bien que bordant son pays, ne l’a guère influencé. Les stations balnéaires qui longent la côte sont surtout le fait des Parisiens, plus que des Picards, les noms de Berck, du Touquet, de Paris-Plage sont des noms familiers aux bords de Seine, mais pas aux bords de Somme.

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