La Normandie de la vallée de la Seine

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lundi 7 mai 2018

Rouen et Le Havre

La vallée de la Seine est la grande voie d’accès de Paris à la mer. Le Havre est le port de Paris, comme Ostie fut celui de Rome, et Rouen est un port maritime, usité notamment pour le transport des céréales. Ici la Seine décrit de larges méandres, justifiant ainsi son nom. Sur sa rive concave elle borde les pieds de falaises crayeuses, sur sa rive convexe elle enserre des éperons de collines et de plaines d’alluvions couvertes de grandes forêts. Rouen est à la fois une ville portuaire et une ville industrielle, c’est autour de son port que ce sont développées les usines d’aciérie et de pétrochimie. Sa situation de nœud de communication lui a assuré son développement. Le Havre est né au XVIe siècle, comme port de guerre. Au XVIIIe la ville se lance dans le commerce avec les Antilles, et dans les liaisons avec l’Amérique. AU XIXe ce fut le grand port de l’empire colonial français. Rasé pendant les bombardements de la Deuxième Guerre mondiale le centre ville du Havre fut reconstruit, à partir de 1952, par Auguste Perret .L’UNESCO a classé le quartier de Perret au patrimoine mondial de l’humanité en 2005.

La Basse Normandie

Autres paysages et autres problématiques en Basse Normandie, ce n’est plus le domaine des champs ouverts mais celui des bocages. Le pays d’Auge a un sol imperméable, l’eau retenue doit être pompée par les arbres et les haies. Les géographes discutent beaucoup sur l’origine des bocages, notamment pour savoir s’il est dû aux sols ou bien aux types d’organisation économique, le débat est vif et non encore tranché. Le pays d’Auge est entièrement consacré à l’élevage, soit pour l’embouche du bétail, soit pour la production des fromages. Avec l’Auvergne c’est la plus grande région fromagère de France, les noms de ses villes sont le régal des gastronomes : Camembert, Pont l’Evêque, Livarot. C’est là aussi que se fabrique le cidre, les pommiers cohabitant avec les vaches.

Dans la campagne de Caen, d’Argentan et d’Alençon s’élèvent les chevaux de course et les purs sangs. C’est une activité discrète, mais qui rapporte beaucoup. La pierre de taille extraite de son sol a servi à bâtir les églises de Caen et de Bayeux, mais aussi la Tour de Londres et l’abbaye de Westminster. La côte de la Basse Normandie n’a jamais permis l’installation de grands ports. De plus elle est mal reliée à la capitale, ce qui ne l’avantage pas. C’est au XIXe siècle qu’elle se découvre un intérêt économique. Grâce à sa proximité parisienne, et au développement du chemin de fer, les petites villes côtières ont pu devenir d’importantes stations balnéaires. Trouville, Deauville, Houlgate, Cabourg, sont nés de cet engouement des Parisiens pour les bains de mer. Il n’y a qu’à relire les pages de Proust pour se replonger dans le sujet.

Le Cotentin

Le Cotentin est la portion armoricaine de la Normandie. Son sol est siliceux et pauvre, les landes mélancoliques et les marais profonds parsèment ses paysages. Seules les haies coupent les paysages, et les maisons s’éparpillent en hameaux, les pommiers envahissent les prairies et les champs, les chemins creux se faufilent entre les levées de terres plantées de hêtres. Ici le remembrement des années 1950-1960 a remodelé le paysage. Les bocages sont devenus plus grands, de nombreuses haies ont été détruites, avant d’être replantées, il a bien fallu admettre que cette technique ancienne avait sa raison d’être. Les ports reprennent de l’ardeur sur cette côte de pêche. Granville et Barfleur ont leurs pêcheurs, même si cette activité semble connaître une crise perpétuelle. Cherbourg est un autre port de guerre, désormais port industriel, mais de bien moins grande envergure que Le Havre. La Basse Normandie vit toujours dans l’ombre de Rouen et de son plat pays, une ombre dont elle parvient difficilement à se détacher.

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