L’entreprise en 100 mots

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vendredi 15 février 2019

C’est peu dire que l’entreprise est vue avec méfiance. Elle est vite associée à tous les maux et tous les travers français. Quand une majorité de jeunes espère devenir fonctionnaire et qu’une autre, éduquée et diplômée, ne se voit d’avenir qu’à l’étranger, c’est que le chemin du futur en France ne passe pas par l’entreprise. Pourtant, les Français aiment aussi celles qui réussissent et sont fiers des succès mondiaux. Malaimées, les entreprises sont surtout mal connues, tout comme l’économie, qui demeure un sujet d’inculture et d’ignorance majeure.

L’ouvrage de David Simonnet est à ce titre un bref vade-mecum à mettre entre les mains des sceptiques et des ignorants du secteur économique. L’auteur associe ici ses deux casquettes pour livrer une étude brève, dense et dynamique. D’un côté, celle du professeur et du pédagogue qu’il est, ayant enseigné en classes préparatoires et en master, de l’autre celle du capitaine d’industrie qu’il est devenu, ayant fondé en 2007 un groupe industriel pharmaceutique aujourd’hui leader de son marché. Un profil atypique qui donne à l’auteur un positionnement particulier, celui du praticien et de l’analyste, qui lui permet ainsi de comprendre et connaître le sujet dont il traite.

On trouvera donc 100 mots qui délimitent l’entreprise. Les clients bien sûr, le marché, la fiscalité, le manager, mais aussi la violence, la guerre économique, la RSE. David Simonnet conçoit l’entreprise à la fois comme un acteur de production et d’échange, mais aussi comme un acteur dans la cité, dont le rôle économique et social dépasse largement la relation avec ses clients. L’autre mérite de l’ouvrage est de traiter des évolutions de l’entreprise, celle d’aujourd’hui n’évoluant pas dans le même cadre juridique et géopolitique que celle d’il y a trente ans. Trop souvent, les Français gardent une vision de l’entreprise héritée de Germinal ou Des Temps modernes. Ils ne comprennent pas la place prise par les services, le numérique, les fonds d’investissement, la sous-traitance. L’économie s’étant complexifiée, elle devient plus difficile à appréhender. En 100 mots, l’auteur réussi ce tour de force de circonscrire l’objet de l’entreprise afin de mieux la comprendre, tout en permettant de nombreuses ouvertures sur les évolutions futures.

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