L’Europe face au défi migratoire

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jeudi 5 juillet 2018

À l’automne 2015, je publiais cet ouvrage Le défi migratoire : l’Europe ébranlée, avec un camarade professeur à Saint-Cyr, Olivier Hanne, et le criminologue Xavier Raufer. C’était alors l’un des premiers livres à paraître sur ce sujet qui avait ébranlé l’Europe tout au long de l’été 2015 avec l’arrivée de Syriens fuyant la guerre et l’État islamique. Nous avions essayé de faire un bilan de la situation et de présenter le plus factuellement possible une crise dont on sentait bien qu’elle allait ébranler l’Europe.

Trois ans plus tard, qu’en reste-t-il ? Je me souviens des moqueries de ce journaliste d’un grand hebdomadaire à qui je disais que Daesh utilise les flux migratoires pour infiltrer des terroristes en Europe. Je ne faisais que reprendre des rapports officiels des renseignements, rapports accessibles en ligne. Pour lui, pour eux, c’était impossible. Nous étions en octobre 2015, quelques semaines avant les attentats de novembre au Bataclan et au Stade de France, dont l’enquête a démontré que deux des terroristes étaient des agents de Daesh infiltrés en Europe par la route des Balkans. J’ai revu ce journaliste au mois de juin 2016, lors d’un colloque sur les migrations, qui m’a alors assuré que bien sûr, en octobre, « tout le monde » savait que Daesh infiltrait des terroristes.

Depuis cette époque, pourtant récente, le dossier migratoire a changé. Daesh n’est plus, bien que l’État islamique ait fait trembler le Moyen-Orient. Si Daesh n’existe plus sous forme d’État ou de mouvement structuré, son danger demeure. Il n’y a quasiment plus de migrants venant de Syrie et d’Irak. Ces flux se sont arrêtés au cours de l’année 2016. Le défi, aujourd’hui, est de permettre le retour des réfugiés dans leur pays. Leur terre a absolument besoin de leurs compétences, de leur énergie et de leur courage pour rebâtir leurs villes et leurs régions. Comme nous l’expliquions alors dans l’ouvrage, et cela a été confirmé par la suite par de nombreuses sources, la fuite des réfugiés n’était pas due au hasard. L’État islamique a cherché à faire fuir les chrétiens d’Orient pour organiser une purification ethnique de la région et faire disparaître les populations non musulmanes. Bien que l’EI ait disparu, la très forte diminution du nombre de chrétiens en Syrie et en Irak est pour lui une victoire.

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