Hong Kong : les raisons d’une révolte

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lundi 26 août 2019

Les manifestations qui se déroulent à Hong Kong en cet été 2019 ont mis en lumière à la fois l’aspect universel de l’aspiration humaine à la liberté et la détermination du Parti communiste chinois à maintenir son emprise autoritaire sur le pouvoir en Chine continentale et à continuer de supprimer les libertés accordées aux habitants du territoire par la Loi fondamentale de Hong Kong.

Ils ont également illustré la vulnérabilité de Xi Jinping et des dirigeants communistes chinois. Les citoyens de Hong Kong sont sur une trajectoire de collision avec le PCC, et ni l’un ni l’autre ne cèdera. Si les citoyens de Hong Kong parviennent à mettre un terme à l’érosion de leurs libertés et, plus encore, à les étendre, le résultat serait considéré par Pékin comme un « virus » qui pourrait facilement « infecter » la Chine continentale. La crainte de la Chine de voir ce virus se propager sur le continent est attestée par le fait que les gardes-frontières chinois empêchent les habitants de Hong Kong de se rendre sur le continent, les interrogent sévèrement et les forcent à ouvrir leur smartphone et à supprimer les photos et les nouvelles des manifestations. La faim virale pour la liberté affecte déjà les Chinois à l’étranger, des manifestations de soutien à Hong Kong étant organisées dans le monde, malgré la surveillance et le suivi des communautés chinoises à l’étranger, qui sont contrôlées par le renseignement.

Échec de la politique de Pékin

La tactique de Pékin et celle du gouvernement de Hong Kong contrôlé par Pékin, dirigé par Carrie Lam, n’ont pas seulement échoué jusqu’à présent à dissoudre les protestations, mais ont plutôt vu les demandes des manifestants augmenter par rapport à la demande initiale de retrait de la loi d’extradition pour inclure des réformes démocratiques plus larges et une enquête officielle et transparente sur la violence policière à Hong Kong. Le gouvernement de Hong Kong a refusé d’ouvrir un dialogue avec les manifestants, une position que Lam n’aurait pas prise sans la direction de Pékin. Pékin, pour sa part, affirme qu’il n’y a rien à discuter, car « les résidents de Hong Kong jouissent désormais de droits et d’une liberté sans précédent » et les manifestations n’ont « rien à voir avec la liberté d’expression et de réunion ». Une affirmation avec laquelle les citoyens de Hong Kong sont de toute évidence en désaccord total. Environ un quart de la population de Hong Kong a pris part aux manifestations publiques du week-end du 17 août, au mépris des ordres de la police et malgré la pluie battante, allant jusqu’à occuper des sites près de la garnison de l’APL (dont le commandant a menacé de prendre des mesures énergiques) et des bâtiments du gouvernement de Hong Kong dans un défi évident lancé à Pékin. Hong Kong montre que le peuple chinois souhaite les libertés démocratiques et qu’il est prêt à sacrifier et à affronter la tyrannie pour les conquérir.

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