Géopolitique : l’importance de l’être

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jeudi 21 novembre 2019

Le dernier ouvrage publié par Samuel Huntington a pour titre Qui sommes-nous ? (2004) Il s’interroge sur l’identité américaine dans le contexte du choc des civilisations. Cette question, « Qui sommes-nous ? », peut être élargie à l’ensemble des peuples et des États. Elle me semble être la question cruciale de ce début de XXIe siècle et servir de terreau aux relations internationales. Ce qu’elle pose, c’est la question de l’être. Or l’être est pour moi le cœur dominant de la vie des peuples aujourd’hui. C’est notamment la réflexion que j’ai essayé de creuser au cours de mes derniers ouvrages.

Jusqu’au XXe siècle, la grande question était celle de l’avoir. Avoir à manger, avoir des biens d’équipements, avoir une amélioration de la vie. Grâce aux gains de productivité, la question de l’avoir s’est considérablement réglée. Les famines ont disparu en Europe et nous avons aujourd’hui un confort de vie matérielle jamais atteint dans l’histoire de l’humanité. Cet avoir a été rendu possible notamment par les gains de productivité et par les échanges, ce qui a contribué à donner le phénomène de mondialisation que nous connaissons aujourd’hui.

Nombreux sont ceux qui ont cru que la mondialisation allait aplanir le monde et l’uniformiser. C’est vrai dans un certain sens, notamment pour le vêtement, l’architecture, les références culturelles (cinéma, musique). Mais la mondialisation provoque un double phénomène : elle détruit les cultures faibles, celles qui n’ont pas de racines solides ou bien qui ne sont pas entretenues et vivifiées, et elles renforcent les cultures fortes, celles pour lesquelles les peuples sont prêts à vivre et à mourir. Désormais que nous avons, la question posée est donc qui sommes-nous ? Ou pour le dire autrement, qu’allons-nous faire de notre avoir ? Cette question est implicitement posée à tous les peuples et à toutes les cultures. Ce que l’on observe depuis les années 1990 c’est le retour de l’indigénisme, corolaire de cette question fondamentale de l’être. Je propose ci-dessous un tour d’horizon, qui ne prétend pas à l’exhaustivité, mais qui permet de sentir le phénomène.

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