Ecole : le public coûte 35 Mds de plus que le privé

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mercredi 7 juin 2017

L’enseignement public coûte 34,5 milliards d’euros de plus que l’enseignement privé sous contrat en 2014 (derniers chiffres), rapporté au coût moyen par élève, ce qui représente 36% de la dépense totale en matière d’éducation (maternelles, primaires, collèges et lycées) qui s’élève, en France, à 93,5 milliards d’euros, tous financeurs confondus, révèle l’iFRAP dans un rapport que Le Figaro s’est procuré en exclusivité et publié ce mercredi 12 octobre. « Et les dépenses augmentent chaque année », avertit Agnès Verdier-Molinié, directrice du think tank de droite.

Où atterrissent donc ces 34,5 milliards d’euros ? Dans la masse salariale des enseignants du public pour 10,2 milliards d’euros, dans les retraites des enseignants du public pour 11,9 milliards d’euros, et au niveau des dépenses locales de fonctionnement et d’investissement pour 12,4 milliards d’euros.
• Surcoût des dépenses du personnel enseignant : 10,2 milliards d‘euros
Les dépenses du personnel enseignant public coûtent 10,2 milliards d’euros en 2014 de plus que celles des enseignants du privé sous contrat. On dépense 2079,63 euros par élève au primaire (premier degré) en 2014 pour le personnel enseignant, dans le public, soit 461,38 euros de plus que dans le privé. Au collège et au lycée (second degré) publics, il faut compter 4924 euros par an et par élève contre 3161 euros dans le privé. « Hélas, cette surdépense n’est pas un gage de bonne performance des élèves », peut-on lire dans le rapport.

Première cause de ce surcoût ? « L’emploi d’enseignants ‘fantômes’ et le recours à des enseignants ‘plus chers’ dans le public », résume l’iFRAP. Au primaire, collège et lycée, on compte 62.576 agents bénéficiant du statut d’enseignant titulaire, soit 7,3% des effectifs d’enseignants, qui ne sont pas devant les élèves, indique le think tank de droite.

Deuxième cause de dépenses supplémentaires au niveau de la masse salariale dans le public, des enseignants plus coûteux que dans le privé. Alors qu’un non titulaire coûte moins cher (1959 euros net par mois dans le public et 1659 euros dans le privé) qu’un titulaire (2782 euros pour le second degré dans le public contre 2448 euros dans le privé), on compte seulement 4% de non titulaires dans le public et 17% dans le privé.

Le second degré public compte également plus d’agrégés dans ses rangs, ce qui coûte plus cher. Ils représentent 13,6% des effectifs totaux contre seulement 4,07% dans le privé. Ils touchent des salaires plus élevés (3460 euros net par mois en moyenne pour le second degré public contre 2561 pour un certifié) mais leur service obligatoire se limite à 15 heures par semaine. Selon Agnès Verdier Molinié, « il y a une incohérence à ce que les agrégés enseignent au collège voire au lycée, et non pas dans l’enseignement supérieur ».

D’ailleurs, l’iFRAP préconise des primes (30% du salaire) modulables en fonction des performances et des responsabilités pour tous les enseignants et l’augmentation du temps de travail dans le second degré à 750 heures par an.

 » » Lire aussi : Remplacement des professeurs absents : l’enseignement privé plus efficace

• Surcoût des retraites dans le public : 11,9 milliards d’euros

Bien que les enseignants du privé sont employés par le ministère de l’Éducation nationale qui gère leurs carrières (avancement, mutation, mobilité), leur retraite dépend du régime général et des caisses de retraites complémentaires, ce qui induit une différence dans la rémunération nette (taux de cotisation plus élevé) et dans le montant des retraites, plus faibles. Une mère de deux enfants avec 11,5 ans de services sédentaires, 28 ans de services actifs avant de prendre sa retraite à 58 ans et 4 mois au 11e échelon de professeur des écoles (158 trimestres + 16 trimestres enfants, sans décote) touchera, dans le privé, une retraite de 2279 euros par mois. Dans l’enseignement public, elle aurait gagné 2448 euros, soit 7 % de plus. Selon les calculs de l’iFRAP, la retraite d’un enseignant du premier degré public coûte donc 819 euros par élève de plus que celle d’un collègue du privé. Pour le second degré, le surcoût par élève est de 1663 euros. Coût de cette « surfacture » à la fin de l’année scolaire : 11,9 milliards d’euros.

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