« Casse-lui la tête ! »

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vendredi 20 juillet 2018

« Casse-lui la tête ! », c’est ce cri qui sert de ralliement aux Bretons révoltés contre le roi et qui refusent l’augmentation du prix du papier timbré. En 1675, une grande partie de la Bretagne s’est soulevée contre Louis XIV, ainsi que plusieurs villes du sud-ouest de la France, s’opposant ainsi au projet de nouvel impôt. La révolte des Bonnets rouges a duré presque un an et a nécessité une vigoureuse intervention de l’armée pour y mettre un terme. Cette révolte n’est pas que fiscale, mais aussi politique : c’est une opposition des Bretons à la fin de leurs privilèges et à l’uniformisation fiscale du royaume.

Pour quelques timbres de plus. Le papier timbré est ce papier marqué d’un sceau et soumis à paiement. Le timbre fiscal est un moyen de financement de l’État, d’autant que le papier timbré est beaucoup utilisé puisque l’on s’en sert pour certifier tous les actes authentiques : actes paroissiaux de naissance, de baptême et de décès, actes notariés, etc. Le timbre fiscal est donc l’une des sources de revenus importantes de l’État. En 1675, la France, une nouvelle fois, a besoin d’argent pour mener la guerre et entretenir l’armée. Depuis 1672, Louis XIV est en guerre contre la Hollande. Pour se protéger des armées françaises, les Hollandais ont ouvert les digues, inondant ainsi une partie de leur pays afin de bloquer l’avancée des troupes adverses. La guerre qui devait être rapide s’étire beaucoup trop longtemps pour les finances royales. D’autant que les Hollandais se servent de leur flotte, qui n’est pas qu’à usage commercial comme avec la Compagnie des Indes orientales. La flotte de guerre hollandaise attaque les côtes bretonnes, perturbant ainsi le commerce de cette région et donc l’ensemble de l’économie bretonne. La Bretagne se trouve donc malgré elle subir les conséquences d’une guerre qui ne la concerne pas directement. En 1674, Louis XIV décide d’augmenter les impôts afin de financer la guerre. C’est une mesure très classique de l’Ancien Régime, l’impôt servant d’abord au fonctionnement de l’armée. Il est donc décidé d’accroître le prix du papier timbré ainsi que celui du tabac, dont la vente devient un monopole de l’État. Enfin, troisième taxe à être augmentée, celle sur les objets en étain. Couverts, pots, assiettes, tout ce qui est fabriqué à base d’étain est désormais taxé. Or l’étain est possédé par toute la population moyennement riche et notamment par les cabaretiers. L’augmentation des taxes sur l’étain contraint donc ceux-ci à augmenter les prix de leurs cabarets, ce qui a donc des répercussions sur les populations les plus modestes.

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