Brexit : la victoire de l’Allemagne

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jeudi 12 septembre 2019

De report en report, le Brexit finira bien par avoir lieu un jour, et ce ne sera pas une bonne nouvelle pour la France. Dans la nouvelle Union européenne qui va se construire avec l’absence du Royaume-Uni, la France sera seule face à l’Allemagne. Le Brexit, en privant l’Union d’un poids lourd politique et économique, va assurer la suprématie de l’Allemagne sur l’ensemble du continent européen. Nous voilà revenus aux alentours des années 1870 quand l’Angleterre, prise dans son splendide isolement, a laissé l’empire prussien croître en Europe, au détriment de ses voisins.

L’Allemagne contrôle l’UE

Qu’est-ce que l’Union européenne, sinon une sorte de IVe Reich imposé sans la force des armes ? Du fait de sa longévité politique, Angela Merkel est la figure politique européenne incontournable et la véritable dame aux commandes du continent. Ce sont les Allemands qui ont le plus de sièges au Parlement (99) et qui l’ont dirigé à deux reprises. L’actuel président du Parlement, l’Italien David Sassoli, a été élu grâce au soutien de l’Allemagne. Sur les 14 vice-présidents du Parlement, on compte trois Allemands et un Autrichien, et aucun Français. Neuf vice-présidents sont issus de l’ancien empire allemand (Hongrie, Tchéquie, Pologne, Autriche, Allemagne). L’Allemagne a également pris le contrôle de la Commission européenne avec Ursula von der Leyen. À ce contrôle politique s’ajoute le contrôle économique : l’euro est un deutschemark qui avance masqué. En contrôlant la dette de plusieurs États, dont la Grèce et l’Italie, l’Allemagne s’assure de leur fidélité politique.

La puissance allemande est aussi stratégique. Les services de renseignements allemands sont présents en Ukraine et ils ont joué un rôle de premier plan dans la crise qui secoue le pays depuis plusieurs années. Ils ont favorisé le pourrissement de la situation et les évolutions politiques, Berlin considérant qu’une Ukraine affaiblie contribue à diminuer la puissance russe. Il en va de même dans les Balkans, où Berlin continue de surveiller les évolutions politiques et d’intervenir en sous-main dans le processus d’adhésion des anciens pays de la Yougoslavie. Toute cette zone, qui fut autrefois sous pavillon autrichien, est aujourd’hui dans la zone d’influence allemande.

La politique migratoire suivie par l’Union européenne est celle que lui a dictée Berlin, estimant qu’il fallait faire venir des migrants de Syrie pour pallier son manque de main-d’œuvre et maintenir le train de vie des retraités allemands. Même si cette politique a ébranlé le parti d’Angela Merkel, force est de constater que la chancelière est toujours là, alors que beaucoup ne donnait pas cher de son avenir à l’automne 2018. Elle a su habilement manœuvrer pour conserver son poste. Ce que Berlin a voulu en matière migratoire s’est imposé au reste de l’Union.

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